Journée de la M'laya au Palais Ahmed Bey de Constantine : Les travaux de recherche menés demeurent insuffisants

09/05/2022 mis à jour: 08:41
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Photo : D. R.

Cette première édition a été marquée par la tenue d’expositions de tableaux, de photos et des rencontres culturelles sur les origines et l’histoire de cet habit traditionnel complètement méconnu par la jeune génération.

Toujours dans le cadre des activités célébrant le mois du patrimoine, le Musée national public des arts et des expressions culturelles traditionnelles, Palais Ahmed Bey vient de se lancer dans une nouvelle aventure pour préserver le patrimoine constantinois en voie de disparition.

Il s’agit de l’organisation de la journée de la M’laya, dans sa première édition, à travers des expositions de tableaux, de photos et des rencontres culturelles sur les origines et l’histoire de cet habit traditionnel complètement méconnu par la jeune génération. Cette toute nouvelle manifestation s’étalera sur plusieurs jours à partir du 7 mai en cours.

Dans cette perspective et lors de la première rencontre animée, samedi 7 mai, par l’artiste-peintre, écrivaine et poète en «Daridja» (dialecte algérien), Radia Gouga, les travaux de recherche établis jusqu’à présent se sont révélés insuffisants. «La M’laya est un symbole identitaire et d’authenticité. C’est un habit traditionnel de sorti qui, non seulement a un sens spirituel, mais qui ajoute une certaine beauté et élégance à la femme, contrairement aux préjugés», a déclaré l’artiste Radia Gouga.

Et de poursuivre que son rôle d’artiste est de préserver à travers ses peintures et surtout ses écrits, ce patrimoine matériel devenu immatériel. D’ailleurs, Radia Gouga a récité durant cette rencontre son poème en «Daridja», le premier en Algérie, «Hikayet el M’laya» (l’histoire de la M’laya) en présence d’universitaires et de chercheurs.

Il est mentionné clairement dans les vers que cet habit porté à l’époque à l’Est algérien, notamment Sétif, Guelma, Annaba et surtout Constantine, n’était pas en noir, mais de couleur blanche ou en d’autres couleurs gaies. «L’artiste doit s’intéresser aux moindres détails et faire des travaux de recherche pour protéger la mémoire populaire qu’il faut transmettre à travers notre langue et ses mots disparus, à l’instar de Laâdjar, Chebralla et autres», a-elle souligné.

Une tenue pour les sorties

Pour sa part Dr. Keltoum Daho-Kitouni, ancienne directrice du musée Cirta est intervenue lors des débats pour évoquer l’insuffisance des travaux de recherche.

Elle a affirmé que jusqu’à présent et en dépit des écrits sur l’origine de cette tenue noire, le sens et de l’étymologie du mot M’laya n’a été évoquée en aucun des ouvrages et recherches qu’elle a consultés. «D’autant plus j’aimerai bien souligner que cette tenue est faite pour les sorties, mais elle n’est pas religieuse. J’insiste sur ce point, la M’laya n’a rien de religieux», a indiqué Mme Daho. Chose qui a été confirmée par l’artiste invitée à cette manifestation.

«Effectivement, dans toutes mes recherches et de tout ce que j’avais lu, je n’ai croisé en aucun cas l’origine du mot M’laya. Sauf que j’ai su que cet habit, appelé dans certaines régions de l’Est algérien la terre noire, était appelé Farracha.

Et sa conception et ses couleurs choisis par les gens de l’époque qui étaient très influencés par les nouveautés de l’Andalousie», réplique Radia Gouga. De son côté, la directrice du Musée national public des arts et des expressions culturelles traditionnels, Mme Meriem Guebaïlia, a révélé que de nombreuses personnes ignorent qu’un tableau de la M’laya en blanc et en couleur est exposé aujourd’hui au Musée du Louvre à Paris en France.

Beaucoup de divergences sur cet héritage populaire ont été soulevées par les intervenants, lors de cette rencontre. Un jeune doctorant a estimé que certaines références évoquent que la M’laya date de l’empire Fatimide, et elle ressemble surtout dans la manière de la porter à celle du Bahreïn.

Et cela ne peut pas être une simple coïncidence, selon ses dires. Il a été conclu à la fin de cette rencontre que les chercheurs doivent s’intéresser davantage à ce patrimoine qui fait notre identité.

Par ailleurs et dans le même cadre du mois du patrimoine, une exposition de bijoux et de tenues vestimentaires très anciennes de la maison Azzi sera organisée le 9 mai (aujourd’hui) au Palais du Bey. Selon la responsable de cet établissement, de rares pièces, dont le Caftan constantinois qui est complètement méconnu par les jeunes intéressés davantage par le Caftan marocain, seront présentées au grand public.

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