Journée d’activités culturelles à Tizi Bouamane (Tizi Ouzou) : Moments de bonne humeur et de joie

30/01/2025 mis à jour: 17:29
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Amabiance de fête au village Tizi Bouamane ( Photo El Watan)

L’association Mohamed Lazib a fait vivre, vendredi, à la population du village Tizi Bouamane  une journée particulièrement festive.  

 

Le mois de janvier est rythmé par des activités de la célébration du Nouvel an amazigh dans la wilaya de Tizi Ouzou. 

Plusieurs localités abrite, chaque week-end, des festivités en mesure de créer une ambiance de fête dans les villages où les citoyens ont préféré décaler leurs programmes prévus pour le 12 janvier, en raison des intempéries. C’est le cas, d’ailleurs, des habitants de Tizi Bouamane, dans la commune de Mekla. 

Ainsi, les membres de l’association des activités de jeunes Mohamed Lazib ont eu l’initiative de faire vivre à la population des moments particulièrement festifs grâce bien évidement à une rencontre très conviviale qui a eu lieu, vendredi, au niveau de la placette du village. Il est justement utile de souligner, en outre, cet esprit de solidarité des jeunes du village qui a régné durant ce rendez-vous, histoire de réunir les familles dans une ambiance conviviale.

 Les membres et adhérents de l’association ont eu l’ingénieuse idée de faire de cette journée une occasion de rencontre entre les villageois, dont chacun a contribué, à sa manière, pour l’intérêt commun. L’objectif est ainsi, selon les organisateurs, de perpétuer la tradition ancestrale de Yennayer avec un programme d’animation ponctué bien évidement d’une waâda (couscous au poulet) préparé pour la circonstance. Une exposition de robes kabyles, d’objets traditionnels et des produits de terroir était également de partie durant cette manifestation. 


Exposition, poésie et chanson rythmée 

Naffaâ Chouali, Rabah Mihadi,  Djedjiga Bourai, Salah Tamert, Hakim Madene et Sadi Chami ont ainsi étalé leurs produits à travers les stands mis en place dans la placette du village. La poésie, la musique et d’autres activités ont marqué  cette journée.  Hanane Laleg, une jeune poétesse en herbe, a, à l’occasion, déclamé des textes écrits en vers, dont le sens concorde parfaitement avec Yennayer, un signe qui montre l’attachement de la génération montante à sa culture ancestrale. 

Il en est de même pour un autre écolier qui a également égayer les présents par des poèmes pleins de sens. Les deux jeunots épatants ont été, d’ailleurs, chaleureusement ovationnés par l’assistance composée des personnes de différentes catégories d’âges. Des enfants, des jeunes et même des personnes âgées ont pris part, avec ferveur, à la fête.  Le président de l’association organisatrice, Ghiles Leroul, qui a également assuré magistralement le rôle d’animateur, n’a pas manqué de créer une sorte de climat  fraternel. Outre la langue des vers avec la déclamation des bambins comme  Yani, la chorale composée des enfants du village a chanté un texte puisé des profondeurs de la symbolique de Yennayer. 

Cela sans parler de l’ambiance provoquée par la troupe qui a présenté un magnifique bouquet de danses folkloriques sous les airs de la fameuse chanson Ariha Laâmbar  de l’artiste Ali Irsane, qui ne cesse de gaver le public lors des fêtes, notamment en Kabylie. Avec leurs tenues traditionnelles bigarrées, les membres de la troupe ont assuré de magnifiques compositions chorégraphiques  rythmées et harmonieuses. Ils ont su comment offrir au public des moments de bonne humeur et  de joie. 


Nna Titem, la doyenne du village, fête ses 100 ans

Puis, tout le monde s’est mis à danser dans une atmosphère de fiesta étant donné que la chanson rythmée était ainsi au rendez-vous de cette journée qui a coïncidé avec l’anniversaire de la doyenne du village. Il s’agit de Titem Krouri qui vient de boucler ses 100 ans. Centenaire mais elle garde toujours ses facultés mentales intactes. Très lucide et elle parle des différents passages de sa vie qui l’ont marquée, toujours avec une certaine sagesse et altruisme. 

Au bonheur des chérubins 

Vêtue d’une robe kabyle, Nna Titem, entourée de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, a voulu, même sur un fauteuil roulant, assister à cet événement qui a regroupé différentes générations dans une perpétuelle ambiance. Au micro, Ghiles lance : «Tout le monde, ici présent,  d’une seule et même voix, dit à Nna Titem joyeux anniversaire.» «C’est la moindre des choses à faire pour ces femmes qui ont souffert  de la rudesse de la vie pendant des décennies où nos villages étaient dépourvus de moyens. 

Malgré des situations difficiles, elles ont su comment élever leurs enfants dans la dignité. Nous tenons à rendre hommage à toutes ces femmes. Une pensée particulière aussi à celles qui ne sont plus de ce monde», a-t-il ajouté. «Aujourd’hui, notre village célèbre, avec joie, les 100 ans de notre chère khalti Titem. Un siècle de vie, de souvenirs et de sagesse qui nous inspire tous. Joyeux anniversaire et longue vie remplie de bonheur et de sérénité», souligne un autre jeune du village. 

Le programme de la célébration de Yennayer à Tizi Bouamane s’est poursuivi avec la tombola organisée en l’honneur des enfants du village qui ont eu droit à des cadeaux. Même ceux dont le numéro n’a pas été tiré au sort ont bénéficié d’un sachet de bombons. «C’est génial comme idée. 

Merci pour ses moments de partage et félicitations aux organisateurs. Quel bonheur de se retrouver dans cette ambiance pour perpétuer nos traditions et partager des moments de convivialité et de fraternité», dit-il avec un air de satisfaction, et ce, avant de laisser place aux tambourins (idebalen) de donner un ton à cette fête qui a été clôturée en apothéose dans cette bourgade nichée sur les hauteurs de la commune de Mekla, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Il est utile de noter, par ailleurs, la contribution des émigrés pour la concrétisation des actions de l’association et du comité de village, un signe qui montre une parfaite symbiose entre les habitants de Tizi Bouamane.

 Aussi, faut-il le préciser, par ailleurs, la présence des invités aux activités de vendredi, a donné plus de tonus  aux organisateurs et surtout aux participants qui ont eu l’occasion de s’entretenir, entre autres, avec des artistes et des universitaires, à l’image du professeur Abdenour Boussaba, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication.  

Tizi Ouzou 
De notre bureau  Hafid Azzouzi        
 

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