La rédaction a voté à la quasi-unanimité la poursuite du mouvement de contestation contre l'arrivée à sa tête de Geoffroy Lejeune.
La rédaction du JDD a voté à la quasi-unanimité la poursuite de grève jusqu'à mardi 09h30 pour dénoncer la nomination à sa tête du journaliste Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, annonce ce samedi sa Société des journalistes (SDJ). Les équipes du Journal du Dimanche se réuniront lundi pour voter ou non la poursuite de ce mouvement débuté le 22 juin. Au total, 98% des votants se sont exprimés samedi pour la poursuite du mouvement (90 pour, deux contre, quatre qui ne se prononcent pas) et le journal ne paraîtra pas pour le deuxième dimanche d'affilée, du jamais vu. La précédente grève en 2016 n'avait impacté qu'un seul dimanche.
La rédaction du JDD, qui en est à sa deuxième semaine de grève, demande toujours à la direction de Lagardère News, propriétaire de l'hebdomadaire, de «renoncer à la nomination de Geoffroy Lejeune» et d'«offrir à la rédaction des garanties d'indépendance juridique et éditoriale». La conséquence de la poursuite du mouvement était déjà connue depuis vendredi: le Journal du dimanche, qui n'était pas paru la semaine précédente, sera à nouveau absent des kiosques dimanche, comme l'avait indiqué à l'AFP un membre de la SDJ.Nombre d'observateurs voient dans l'arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du journal, très suivi par les milieux politique et économique, la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices. Ce dernier pilote le groupe Vivendi, mastodonte des médias en France, qui compte dans son giron le groupe Canal+ et ses chaînes C8 et CNews ainsi que Prisma, premier groupe de presse magazine, et le groupe d'édition Editis.
La nomination de Geoffroy Lejeune est survenue juste après le feu vert donné sous conditions par la Commission européenne à Vivendi pour absorber Lagardère, groupe auquel appartient également Paris Match, Europe 1 et le leader de l'édition, Hachette. «J'ai pris cette décision seul. Ni Vincent Bolloré, ni quiconque de Vivendi, n'a été impliqué», avait déclaré au Figaro Arnaud Lagardère, dirigeant du groupe du même nom.
Depuis ces annonces, plusieurs appels au soutien de la rédaction du JDD ont été organisés, notamment un rassemblement, sous l'égide de Reporters sans frontières, qui a réuni mardi près d'un millier de personnes. Une caisse de grève a été ouverte pour soutenir le mouvement et une pétition a été lancée, elle avait recueilli plus de 34.000 signatures samedi matin.