Jasmina Petrovic et Amar Amarni au théâtre de la fourmi : Un duo iconique pour une soirée électrique

29/04/2023 mis à jour: 04:52
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 Jeudi dernier, les spectateurs présents au théâtre de la fourmi (Oran) ont eu droit à un véritable voyage musical proposé par un duo d’artistes au talent avéré : Jasmina Petrovic et Amar Amarni.

Chantant tour à tour en amazigh, en anglais voire même en espagnole et en français, les deux artistes n’ont cependant éprouvé aucune difficulté pour se faire comprendre du public, le langage ayant prédominé en ce tour de chant étant, bien sûr, celui de la musique. 

Armés de guitare et de bendir, le duo a commencé par «Doudadya», une chanson faisant partie de son dernier album. S’en est suivie une chanson qui tire ses racines de la Bosnie, puis «Emchiche», une chanson inspirée par une triste expérience qu’avait vécue Amar Amarni : pour mettre hors d’état de nuire, dans son village, un porc-épic qui ravageait les plantations de pommes de terre, un piège lui a été tendu. 

Malheureusement, c’est le chat qui en a fait les frais, retrouvé un beau matin mort, happé par le piège. En guise d’hommage, Amar Amarni lui a consacré une chanson. Pour rester dans le même registre, il a été chanté par la suite «Iwareyan».

 Si on fouine du côté de son étymologie, on apprend que ce mot renvoie à un piège primitif constitué de tiges en bois sur lesquels on appliquait de la colle pour attraper des oiseaux. Ceci dit, dans la chanson, la symbolique de «Iwareyan» est celle est d’attraper, ou plutôt de «captiver» l’instant présent, quel qu’il soit, et le vivre pleinement. Si Jasmina Petrovic et Amar Amarni mènent chacun de son côté des carrières en solo, ce qui les a réuni est un projet qu’ils ont choisi de nommer : «la spirale du temps». 

Un projet qui puise son inspiration en des répertoires aux antipodes les uns des autres, Amar Amarni de la Kabylie, de l’Algérie ou d’une manière plus générale de toute l’Afrique du Nord, Jasmina Petrovic des pays des Balkans, reprenant ainsi des chansons appartenant à ces régions du monde et les adoptant à leur façon, n’écoutant pour cela que leur feeling. «On donne à toutes ces chansons qu’on a reprises une dimension personnalisée», ont-ils expliqué. 

Dans cette «spirale», le public a eu droit à des reprises telles que «je pense à toi» du couple de chanteurs maliens Amadou et Mariam, mais encore d’autres plus anciennes comme «Love peace freedom» de Bob Marley. Des hommages ont également été rendus à Maatoub Lounes et à Idir et un chant berbère païen, a été déclamé. La soirée s’est terminé en apothéose avec «On respire la liberté, freedom !». Jasmina Petrovic est une chanteuse croate qui est notamment connue pour son projet «The returning» (Povratak en croate) qui est le résultat, explique-t-on, de plus de vingt années de travail acharné. 

Un projet qui a réuni ses expériences musicales et personnelles avec la poésie de son grand-oncle, Milan Crnkovic et qui comprend un total de douze chansons écrites en dialecte kajkavski et en langue croate. Amar Amarni est tout à la fois chanteur, vidéaste et artiste-plasticien. Il est connu pour avoir apporté un souffle nouveau à la chanson kabyle par sa façon de mélanger à souhait plusieurs influences, mixer des genres musicaux différents ce qui donne un final un cocktail détonnant. 

Né en 1973 à Tizi Ouzou, il a fait l’école supérieure des Arts d’Alger où il a décroché un diplôme avant de s’envoler pour Marseille, où il a également étudié les arts plastiques. Il vit actuellement en Europe.            

 

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