Israël perd la bataille de l’opinion internationale

09/11/2023 mis à jour: 01:23
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La dénonciation du génocide en cours à Ghaza et de la nouvelle agression israélienne contre cette partie du territoire palestinien prend plusieurs formes. Outre les réactions des ONG internationales activant sur le terrain humanitaire et des agences de l’ONU, la condamnation et le rejet de la barbarie de l’occupant israélien s’étend au domaine économique et militaire. 

Une preuve qu’Israël perd la bataille de l’opinion publique internationale. 
En effet, des syndicats américains, anglais et belges se sont illustrés, ces derniers jours, par leur attitude honorable en refusant le transport d'armes vers Israël qui s’en servira dans sa tuerie dans la Bande de Ghaza. 

Le 5 novembre dernier, 200 manifestants ont bloqué en Californie, aux USA, le départ du porte-containers le «Volans» destiné à livrer des armes à l’État hébreu. L’action a été une réussite, puisque le bateau a repris la mer plus tard dans la journée, vide, après que des ouvriers de la section 10 du syndicat des dockers «International Longshore and Warehouse Union» ont refusé de prendre en charge la cargaison du navire et de franchir la ligne formée par les manifestants.

Le 26 octobre dernier, plusieurs dizaines de syndicalistes anglais ont bloqué les entrées d’une usine du géant de l’armement israélien Elbit Systems, dans le Kent, au Royaume-Uni. Rassemblés à l’entrée de l’usine, les protestataires ont brandi une banderole réclamant la libération de la Palestine. «Workers for a free Palestine (Travailleurs pour la libération de la Palestine)», ont-il clamé. Cinq jours plus tard, plusieurs syndicats belges du secteur de la manutention (CNE, UBT, Setca et Transcom) leur ont emboité le pas en refusant de «manutentionner du matériel militaire destiné à la guerre en Palestine». 

Dans un communiqué rendu public, ces derniers ont affirmé que «les travailleurs des différents aéroports de Belgique voient des armes partir vers des zones de guerre».«Le chargement et le déchargement de ces armes contribue à fournir des munitions pour tuer des innocents», ont-ils souligné, dénonçant au passage «le génocide en cours en Palestine». 

Parallèlement, la campagne de boycott des marques occidentales accusées de soutenir Israël gagne de l’ampleur. Lancée par le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), l’action vise une longue liste de marques multinationales jugées pro-israéliennes. Pepsi, KFC, McDonald, L’Oréal, Carrefour, Disney et Giorgio Armani…En tout, plus de 150 marques sont visées par des appels au boycott qui se sont multipliés depuis le 7 octobre dernier, particulièrement sur les réseaux sociaux. 

Le mouvement a eu un écho très favorable chez les internautes qui se sont filmés en train de jeter des cosmétiques et des vêtements, des sodas ou en train d’expliquer les principes du BDS. «L’État israélien rejette le droit international. La majorité des gouvernements dans le monde ne fait rien pour l’en empêcher dans ses méfaits », dénonce le mouvement. 

«Trop, c’est trop !»

C’est ainsi que le Français Carrefour est décrit comme «un supermarché au service de l’apartheid» pour «avoir envoyé des colis aux soldats israéliens qui participent au génocide des Palestiniens de Gaza». L’entreprise allemande Pumpa est «le principal sponsor de l’Association israélienne de football qui affilie des clubs des colonies». 
L’adhésion à cette campagne a été plus forte, notamment dans plusieurs pays arabes où le géant américain de la restauration rapide McDonald’s est devenu une cible de choix, après que sa franchise en Israël a annoncé, le mois dernier, son intention d’offrir des milliers de repas gratuits à l’armée israélienne. 

Face à cette campagne, McDonald’s a publié un communiqué pour rappeler que la marque «ne finance ni ne soutient aucun gouvernement impliqué dans ce conflit». 

L’occupant israélien est également cloué au pilori par les organisations de défense des droits de l’homme et des agences de l’ONU qui ne cessent, depuis le début de cette agression, de dénoncer sa sauvagerie. «Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat. Cela fait 30 jours. Trop, c’est trop. Ceci doit cesser maintenant», ont écrit dans un communiqué commun, publié lundi dernier, dix-huit agences de l’ONU et ONG. 

Les dirigeants de ces 18 organisations, dont l’Unicef, le Programme alimentaire mondial, l’Organisation mondiale de la santé, le bureau humanitaire de l’ONU (OCHA) ou l’ONG CARE, ont qualifié de «honte» le bilan de cette agression.

 «Depuis presque un mois, le monde observe la situation qui se déroule en Israël et dans le Territoire palestinien occupé avec choc et horreur face au nombre grandissant de vies perdues et ravagées», ont-ils dénoncé, rappelant que «de nombreux travailleurs humanitaires ont été tués depuis le 7 octobre».

«A Gaza, une population entière est assiégée et attaquée, interdite d’accès aux éléments de base pour survivre, bombardée chez elle, dans les abris, les hôpitaux et les lieux de culte. Cela est inacceptable», ont-ils martelé.
 

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