Lors de l’ouverture, hier à Alger, de la rencontre Connected Algeria 2025, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a présenté une vision claire et ambitieuse du futur numérique de l’Algérie. Il a souligné que cet événement dépasse le simple cadre technique pour s’imposer comme une véritable plateforme stratégique dans le processus de transformation numérique nationale.
Dans un contexte international marqué par des mutations technologiques rapides et profondes, l’Algérie, selon le ministre, «a franchi des étapes importantes ces dernières années à travers une vision gouvernementale intégrée.
Cette dynamique vise à bâtir une économie numérique souveraine, dynamique et ouverte sur le monde».Le ministère de la Poste et des Télécommunications s’inscrit pleinement dans cette transition, en œuvrant «au renforcement de l’infrastructure nationale des télécommunications. Cela se traduit par la modernisation des réseaux, l’élargissement de la couverture et la connexion des zones isolées, tout en s’alignant sur les nouvelles technologies».
Mais, comme l’a précisé le ministre, «l’infrastructure seule ne suffit pas». Une transformation numérique réussie nécessite une approche globale incluant notamment la cybersécurité, l’intelligence artificielle (IA) et le développement du capital humain. A ce titre, l’Algérie a créé sa première école nationale supérieure dédiée à l’IA et finalise actuellement une stratégie nationale en la matière, avec une vision réaliste et ancrée dans les besoins du pays. En parallèle, la cybersécurité occupe une place de choix dans la stratégie nationale.
Renforcer le cadre juridique
Le ministre a insisté sur l’importance de protéger les données et d’assurer la souveraineté informationnelle du pays. Des efforts sont ainsi engagés pour renforcer les cadres juridiques et les dispositifs techniques, en collaboration avec les institutions-clés et les secteurs sensibles. Dans cette optique, le ministère a lancé des centres de formation (skill centers) dans plusieurs wilayas, destinés à identifier et former des jeunes talents dans les domaines du numérique, notamment l’IA, les big datas, les réseaux et la cybersécurité.
Ces initiatives visent à intégrer ces compétences dans le tissu économique et créatif du pays. L’ambition est claire : générer environ 30 milliards de dollars de contribution au PIB national d’ici 2029 grâce à l’IA, aux infrastructures et aux compétences numériques. Connected Algeria, a souligné Sid Ali Zerrouki, «n’est ni un salon ni un simple festival technologique», mais un espace de travail, d’échange et de réflexion. Les débats qui s’y tiennent rassemblent des acteurs de divers secteurs et des experts internationaux, avec pour objectif de produire des recommandations concrètes qui seront intégrées aux politiques publiques.
Enfin, le ministre a lancé un appel à une mobilisation collective : «La construction d’une Algérie connectée ne peut reposer sur un seul secteur. Elle nécessite une volonté politique, une synergie entre l’Etat, le secteur privé, les universités et l’écosystème numérique dans son ensemble.»
Il a invité l’ensemble des participants à s’engager activement dans les discussions et à contribuer à la co-construction du futur numérique de l’Algérie. Kamel Benelkadi