Institut français d’Oran : Une «ballade» pour rendre la poésie plus captivante

09/05/2023 mis à jour: 05:43
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Lectures poétiques, Samir Zemouri en avant-plan

 Rendre la poésie captivante, c’est ce à quoi ce sont attelés les organisateurs de la ballade poétique proposée le 7 mai à l’Institut français d’Oran. 

C’est le fruit d’un mois de travail, à raison de deux répétitions par semaine pour apprendre à déclamer des poèmes et c’est à Samir Zemouri qu’a échu la tâche de concevoir ce montage», explique en substance Romain de Tarlé, directeur de l’IFO. 

Déclamer de la poésie est en soi un art, mais le résultat dépasse toutes les attentes, car, en effet, c’est presque d’un spectacle qu’il s’agit. Une théâtralisation heureuse avec des poètes du jour revisitant parfois les grands poètes classiques de la littérature française et à qui on a sans doute inculqué quelques notions de comédie et d’interprétation pour rendre plus vivants les flux de mots qui sortent de leurs bouches et susciter davantage d’imagination chez les spectateurs. 

Le tout enrobé dans une espèce de mise en scène, légère mais efficace. Les lectures de poésie sont agrémentées par un accompagnement musical à la guitare combinant des passages imaginés par le musicien lui-même et d’autres inspirés par des «tubes», parfois improbables pour l’occasion, comme cette intro d’une ballade du groupe Metallica. Les déclamations poétiques, en français, sont entrecoupées par des passages chantés dans les deux langues nationales (arabe et amazighe) et couvrant la majorité des styles en usage en Algérie. Samir Zemmouri est issu du monde du théâtre mais, cette fois, le public découvre chez lui un véritable talent de chanteur et ses interprétations de quelques classiques algériens ont séduit un public qui s’est déplacé en nombre. 

Ces intrusions inattendues ne sont pas anodines, car elles ont pour effet de rythmer le montage poétique et de consolider l’adhésion du public, un choix judicieux rehaussé par le fait qu’on ne sorte pas du contexte, les morceaux choisis (comme celui de Ahmed Wahbi) pouvant eux-mêmes être considérés comme de véritables poèmes chantés traitant de thématiques diverses comme le sont les extraits déclamés. Ceux-ci se rapportent à d’illustres figures de la poésie française, à l’instar de Victor Hugo mais aussi de Charles Baudelaire avec cet extrait des «Poèmes en prose» qui a eu les faveurs du public. Un public réceptif ayant été conquis dès l’entame du spectacle. 

Les apparitions collectives sur scène tranchent avec les performances individuelles de ce groupe de passionnés de poésie dont les éléments, de tous les âges, enfant, jeunes et adultes, sont issus d’horizons divers, c’est-à-dire pas forcément du domaine spécialisé des lettres françaises. A tour de rôle, chacun a apporté sa contribution en fonction de ses choix et de sa propre sensibilité. Ils et elles ont tous été agréablement surpris du succès obtenu auprès du public. 

En général, les lectures de poésie n’intéressent que les initiés mais là le défi de susciter de l’intérêt chez un plus grand nombre semble avoir été relevé avec «l’art et la manière». Une soirée sympathique et l’adhésion du public a été à son comble lorsque, au final, le groupe a proposé de chanter en chœur les refrains d’une dernière chanson, un tube de Gerard Lenorman datant de 1975, «la ballade des gens heureux». 

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