Instantané / Palais restaurés : un patrimoine qui tourne le dos au tourisme ?

16/03/2023 mis à jour: 20:44
1940
Dar Khdaouadj El A’mia

Nombre d’édifices ou palais datant de l’époque ottomane dans l’ancienne médina ont fait l’objet de restauration. Mais la plupart d’entre eux sont destinés à abriter les services administratifs de tel ou tel office. 

Si l’on excepte le complexe religieux et culturel Sidi Abderrahmane qui vient d’ouvrir ses portes, les vastes et somptueuse résidences, comme le palais Mustapha Pacha et Dar Khdaouadj El A’mia, respectivement musée de la miniature, de l’enluminure et de la calligraphie et musée national des arts et traditions populaires, ou encore le Centre des arts et de la culture dit Bastion 23 ou le musée Amar-Ali, qui accueillent, de par leur statut d’entité muséale, beaucoup de monuments historiques ne sont pas connus du visiteur qui veut faire une virée dans l’antique Qasbâh. 

Il y a lieu de citer Dar Essouf, Dar El Hamra, le palais dar El Cadi, la villa du millénaire (ex-villa du centenaire), et passe du palais Hassan Pacha, en cours de restauration depuis… plus d’une dizaine d’années. Peut-on à la limite saisir les raisons qui résident à affecter ces joyaux, une fois restaurés, aux établissements publics ou ceux chargés des métiers de l’administration, comme ou peut aussi comprendre que ces édifices demeurent «cadenassés» au public, sous prétexte que ce dernier à d’autres musées à visiter. Pourtant, beaucoup de gens, notamment les pensionnaires de la vieille cité s’interrogent sur l’absence d’initiative susceptible de valoriser ces belles demeures. 

En plus clair, les exploiter à bon escient et ce, en les intégrant dans le circuit touristique. Serait-on en panne d’idées ? Le doute est permis en tout cas. L’on se rappelle qu’il y a plus d’une quarantaine d’années, de «bien-pensants»w de la chose publique qui se sont succédé, n’ont eu de cesse de dire qu’ils promettaient à faire regrouper dans un palais, une fois restauré, la corporation des métiers d’artisanat qui, autrefois, avait pignon sur rue dans la Qasbâh. L’initiative aurait été salutaire à plus d’un titre si elle avait réussi à se concrétiser, dans la mesure où les artisans auraient créé une animation et boosté, peu ou prou, le tourisme.

 Car l’artisanat reste, il va sans dire, une activité liée au secteur touristique. Mais cela s’est révélé être un feu de paille. Avec un cahier des charges, la wilaya ou le ministère de tutelle sauront-ils être entreprenants pour réunir les artisans frais émoulus en quête d’un local et les professionnels du fin doigté dans un palais ? Et du coup redonner vie à un héritage immatériel en déperdition… 

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