Il est un lieu commun de dire que les espaces verts qui enjolivaient, autrefois, les grandes mégapoles sont réduits à une portion congrue. Le béton a fini par avoir raison des gras pâturages de Dély Ibrahim, des vergers de Zouaoua, Tixeraine, Birkhadem et Bir Mourad Rais, des vaux de Hydra, des beaux prés de Bouzaréah…
Dans le début des années quatre-vingt, des cités avaient commencé à poindre, à la faveur de l’ouverture du foncier dont une bonne partie des zones agricoles a été transformée en assiette urbanisable par de «bien-pensants». Depuis, les aires de constructions à usage d’habitation ont réussi à éradiquer, à notre grand dam, les espaces verdoyants et, tout impuissants, nous y voyions ériger des
cités-dortoirs.
Un détour du côté d’El Hamiz, Bachdjarrah, Jolie-Vue ou encore dans certains lotissements suburbains de Tessala el Merdja ou Baba Ali, vous édifie sur l’horrible laideur urbanistique et architecturale. L’extension incontrôlée et incohérente des constructions, les espaces verts bouffés par le béton, la pollution sonore, la prolifération anarchique des zones d’entassement des déchets ménagers sont entre autres facteurs aggravants dans ces zones d’habitation.
On s’interroge sur l’arsenal juridique mis en branle pour réglementer la gestion de la ville. Aussi, nos décideurs misent sur le développement durable de la cité en instituant le prix de la meilleure ville verte. Des mesures de coercition sont par ailleurs annoncées contre les déprédateurs de la belle ouvrage et ceux qui s’en prennent aux espaces verts, notamment. L’initiative ne reste pas moins salutaire, certes, mais entre la réaction des beaux textes et la réalité, l’image est on ne peut plus triste.
L’on se rappelle l’initiative lancée par le département de la Jeunesse, il y a une vingtaine d’années, incitant les administrés à donner un meilleur look du cadre de vie dans lequel ils évoluent et récompensant le plus beau quartier. Vaine tentative, car la louable entreprise n’a résisté que le temps que dure un feu de paille. Au même titre d’ailleurs de l’opération ceinture verte qui, lancée en grande pompe au milieu de la dernière décade, n’a malheureusement pas tenu ses promesses.