Le commerce de la graille est en train de gagner de plus en plus nos espaces publics. Les locaux invitant les gens à faire ripaille s’ouvrent chaque jour que Dieu fait, à travers les artères de la capitale pour répondre à une demande toujours plus forte.
Les Mac Doudou, Mac Nounou, les rôtisseries et les Quatre-saisons son talonnés par les échoppes de m’hadjeb et de kesra qui, depuis quelque temps, ont réussi à avoir la cote auprès de gourmands chalands. Le menu est, tôt le matin, souligné en grosses et grossières lettres sur un écriteau par des «cordons-bleu» qui, le plus souvent, tordent le coup au B. A.-Ba. de la restauration collective.
Ils sont plutôt regardants sur la thune que peut ramasser leur escarcelle du jour. Alignés en enfilade, ces fast-food de bourak et mhadjeb ne semblent plus provoquer la rivalité d’intérêts. Tout le monde travaille et c’est tant mieux ! Même certains magasins de chaussures et d’habillement ont flairé le bon filon. Ils se mettent à l’heure des agapes et de l’avale-tout.
Chacun cherche le graal qui lui ouvre grandes les portes de la réussite financière qu’il réalise en un temps record. Et c’est tant mieux ! Cela résorbe le chômage… Une aubaine aussi pour ceux qui disposent d’un logement dans le rez-de-chaussée de leur immeuble. Certains d’entre eux ne trouvent aucune peine à réduire leur surface d’habitation pour s’offrir un espace de boustifaille qui donne directement sur la rue.
A croire que la nature a horreur du vide. Entre une pizzeria et un local de chawarma que le cuistot prépare à l’air libre, un autre «kechk» de la bouffe vient se frayer une place pour écouler ses sandwichs.
Une virée le long de certaines artères longeant les communes de Bab El Oued, La Casbah ou Alger-Centre nous édifie sur le commerce de franche lippée. Aussi, il est un lieu commun de dire que nombre de librairies n’ont plus pignon sur rue, leurs proprios ont fini par succomber au chant des sirènes, cette activité qui rapporte mieux que la nourriture de l’esprit.