Inondations à Béchar : L’évacuation des familles et les mesures de prévention en cours

14/09/2024 mis à jour: 06:34
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Les autorités publiques ont lancé une vaste opération de recensement et de diagnostic des habitations et infrastructures publiques touchées par les récentes inondations - Photo : D. R.

Le wali de Béchar, Mohamed Said Benkamou, a déclaré que cette décision visait avant tout à préserver la vie des citoyens et à garantir une prise en charge rapide et adaptée pour les familles les plus exposées.

La wilaya de Béchar a été  frappée, la semaine dernière, par des pluies torrentielles qui ont provoqué la montée des eaux et entraîné des crues menaçant plusieurs localités. En réponse à cette situation critique, les autorités locales ont pris des mesures préventives d’urgence pour protéger la population, évacuant 260 familles résidant dans des zones à haut risque d’inondation. Les évacuations, qui ont débuté jeudi, ont principalement concerné trois zones particulièrement vulnérables aux crues. Dans la localité de Djorf El Barda, située près de l’oued Guir en crue, 60 familles ont été déplacées.

A Beni Ounif, une commune frontalière située à 110 kilomètres au nord de Béchar, ce sont 100 familles vivant dans l’ancien ksar qui ont été évacuées. Enfin, 100 autres familles résidant dans la ville de Béchar même ont également été transférées vers des espaces d’accueil temporaire.

Ces actions ont été entreprises dans le cadre des mesures de sécurité établies par le comité local de crise, afin de prévenir des tragédies similaires à celles causées par les inondations dévastatrices d’octobre 2008.

Le wali de Béchar, Mohamed Said Benkamou, a souligné que cette décision visait avant tout à préserver la vie des citoyens et à garantir une prise en charge rapide et adaptée pour les familles les plus exposées. Les évacués ont été redirigés vers des infrastructures d’accueil, en attendant une amélioration des conditions météorologiques et une stabilisation de la situation hydrologique.

En parallèle des mesures d’évacuation, les autorités publiques ont lancé une vaste opération de recensement et de diagnostic des habitations et infrastructures publiques touchées par les récentes inondations. Sept équipes de travail, composées de techniciens et d’experts, ont été mobilisées pour inspecter les zones affectées et établir un bilan détaillé des dégâts matériels. Cette démarche fait partie d’un plan d’action plus large mis en œuvre par le gouvernement algérien, sous la supervision du ministre de l’Intérieur, Brahim Merad.

Lors d’une réunion de crise, Brahim Merad, accompagné des ministres de la Solidarité nationale, des Travaux publics et de la Protection civile, a mis l’accent sur l’importance d’une coordination renforcée entre les différents services de l’Etat pour répondre efficacement aux catastrophes naturelles de cette ampleur. Le ministre a également rappelé que les risques d’inondation, exacerbés par le changement climatique, nécessitent une vigilance accrue et une préparation adéquate.

Relance de plusieurs projets

Face à la menace récurrente des crues dans la région, les autorités locales de Béchar ont annoncé la relance de plusieurs projets d’infrastructures hydrauliques, dont le plus important est la construction d’un barrage sur l’oued Labiad, l’une des principales sources du cours d’eau oued Béchar.

Ce barrage, dont la capacité de retenue est estimée à plus de 2 millions de mètres cubes, vise à réduire les risques d’inondation et à garantir une meilleure gestion des eaux superficielles, tout en contribuant à l’approvisionnement en eau potable et à l’irrigation des terres agricoles voisines. Selon le wali de Béchar, le reprofilage de l’oued Béchar, long de 19 kilomètres, fait également partie des priorités.

Cette initiative, qui fait suite à une étude technique réalisée par l’Office national d’irrigation et de drainage, prévoit des travaux d’aménagement destinés à canaliser les crues et à protéger les habitations situées à proximité du cours d’eau. Les autorités locales entendent également interdire toute nouvelle construction sur les berges de l’oued, afin de prévenir de nouveaux drames liés aux inondations.

Dans la wilaya voisine de Naâma, et plus particulièrement à Ain Sefra, une autre région touchée par les inondations, l’élan de solidarité a été salué par les autorités. Les habitants et la société civile se sont mobilisés aux côtés de la Protection civile pour dégager les rues envahies par la boue et soutenir les familles sinistrées. Le ministre de l’Intérieur a affirmé que l’Etat prendra en charge tous les sinistrés et qu’une opération de recensement précise des pertes est en cours, afin de permettre des indemnisations rapides.

Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a par ailleurs annoncé qu’une étude spécifique sera réalisée pour évaluer les régions les plus exposées au risque d’inondation dans la wilaya de Naâma. Ces études pourraient déboucher sur la création de retenues d’eau supplémentaires et sur l’amélioration du réseau d’évacuation des eaux pluviales, dans le but de mieux anticiper les crues futures. Ces initiatives s’inscrivent dans une approche plus globale visant à mieux anticiper les risques liés aux crues, tout en mettant l’accent sur la prévention et la coordination entre les différents secteurs concernés.

Le changement climatique, responsable de phénomènes météorologiques de plus en plus imprévisibles et extrêmes, oblige les autorités à repenser leurs stratégies en matière de gestion des ressources en eau et de protection des populations. En attendant, la vigilance reste de mise.

Plusieurs routes coupées dans des wilayas du Sud

Plusieurs routes sont coupées à la circulation dans les wilayas d’Illizi, de Tamanrasset et de Djanet, en raison de la montée des eaux suite aux intempéries enregistrées dans certaines régions de l’extrême sud du pays durant ces dernières 48 heures, ont indiqué, hier, les services de la Gendarmerie nationale (GN).

Dans ce cadre, la RN3 reliant Illizi à Djanet est coupée à la circulation, précisément au niveau du village de Fadnoun, outre un trafic difficile dû à la montée des eaux de l’oued dans la commune d’Illizi.  Dans la wilaya de Tamanrasset, la RN55A est fermée à la circulation au niveau du village Daghmouni dans la commune d’Abalessa à cause de la montée des eaux et de l’accumulation de boues.

Même constat sur la RN55 reliant Djanet à Tamanrasset, précisément au niveau de l’entrée de la commune de Bordj El Haouas, en raison de la montée des eaux. A cet effet, les services de la Gendarmerie nationale appellent les usagers de la route à faire preuve de prudence et de vigilance et ne pas s’aventurer sur les routes fermées en raison de la montée des eaux.

 

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