Phénomène insolite et rarissime, les fortes intempéries qui se sont abattues sur la région de Béchar ont infiltré, creusé en profondeur le sol et expulsé des ossements des tombes dans l’ancien cimetière de Lala Aïcha, à Kénadsa (18 km au sud-ouest de Béchar).
Le cimetière en question date de plusieurs siècles et se trouve en contrebas d’une montagne, qui a facilité sa dévastation par l’écoulement des eaux des 8 et 9 septembre, selon Soltani Mokhtar, historien de la localité et de la zaouia Ziania. La découverte des ossements à l’air libre au lendemain des violentes crues n’a pas manqué de faire réagir une personne, qui a lancé un appel sur les réseaux sociaux aux familles ayant un parent enterré dans ce cimetière, situé tout juste à proximité de l’antique Ksar de Kénadsa, pour une probable restauration. Mais qui pourrait reconnaître la tombe d’un parent enterré depuis plusieurs siècles, s’empresse-t-on de répliquer à cet appel jugé déraisonnable ?
En plus, il ne faut pas oublier qu’à l’époque, les enterrements se faisaient d’une manière sommaire et les sépultures étaient dépourvues de pierre tombale, sans inscription des noms des défunts (du moins pour la plupart) ni de leur âge. L’appel lancé pour la réhabilitation de ces tombes abîmées par les eaux pourrait concerner en premier lieu des associations locales qui, dans un geste de solidarité et d’exigence morale, pourraient prendre attache à leur tour avec des contributeurs ou donateurs en vue de leur restauration, souligne-t-on.