L’industrie automobile du pays, inexistante encore, connaîtra un début d’activité à partir de l’année prochaine avec une dizaine de constructeurs, acteurs majeurs dans le paysage automobile.
L’Algérie ambitionne de mettre sur les rails une véritable industrie automobile d’ici l’année prochaine. Une filière longtemps vouée à l’échec malgré les facilitations accordées aux investisseurs voulant activer dans ce domaine.
Les nouvelles dispositions entreprises par les responsables du secteur automobile, bien qu’elles soient draconiennes, aspirent à faire table rase du passé, se départir de la mauvaise image des «hangars de gonflage de pneus» et revaloriser cette filière.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a assuré que son secteur veille à fournir toutes les facilités nécessaires pour développer une véritable industrie automobile en Algérie, avec pour objectif de garantir une disponibilité suffisante de voitures au cours des deux ou trois prochaines années.
Invité au forum de la Radio nationale en mai dernier, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait indiqué que «ceci est nécessaire pour sortir d’abord de la dépendance et de cette impasse actuelle de pénurie de voitures sur le marché», soulignant que «le problème ne réside pas dans le fait de donner un coup de pouce à ce secteur, mais dans la protection du marché algérien» car «si nous laissons la gestion du secteur aux propriétaires de ces marques, nous serons dans une grande impasse». Ali Aoun reste convaincu que les prix des véhicules se stabiliseront avec le lancement véritable de l’industrie automobile.
Acteurs majeurs
Actuellement, seule l’usine Stellantis à Oran est apte à fournir des véhicules «Made in Algérie» avec le taux d’intégration stipulé dans le cahier des charges.
Renault Algérie production, qui s’est mis totalement en conformité pour une prochaine relance, ambitionne même «d’être un acteur majeur dans la transformation technologique de l’industrie automobile en Algérie», grâce notamment à «son usine connectée, équipée de nouvelles technologies et d’une unité de recherche et développement».
A l’image de la marque française qui a l’avantage de posséder toute la logistique sur les lignes de production, l’usine Kia de Batna, placée actuellement sous la coupe de l’entreprise Fondal (filiale d’Imetal sidérurgie métallurgie) apporte elle aussi les dernières retouches avant son lancement, prévu vers la fin de l’année en cours. Tandis que d’autres usines comme Geely et Chery devraient entrer sur le marché en début 2025. Il convient de mentionner que les deux représentants des marques chinoises précitées ont déjà commencé leurs premiers pas vers la production en Algérie. Chery Algérie a enregistré son projet auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement et a obtenu l’approbation du ministère de l’Industrie. Geely Algérie se prépare également à démarrer après avoir terminé l’étude de faisabilité économique. Kama Automobile est sur le point de finaliser les procédures d’enregistrement pour investir en Algérie.
Il y a également la marque coréenne Hyundai, qui a manifesté son intérêt à réaliser une usine en Algérie. Cette marque a un délai de 24 mois pour le lancement effectif de son projet pour la fabrication de voitures touristiques. Une autre usine de fabrication de véhicules de la marque chinoise Jetour devra être réalisée dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, et sa première voiture sortira des lignes de production en décembre 2025, avait annoncé le président-directeur général de la Sarl Revolva, représentant officiel de la marque en Algérie. A celles-ci, s’ajoute la marque JAC, qui a manifesté son intérêt pour produire en Algérie.
Reste à savoir si ces projets couvriront les sorties de devises des composants (dès le premier taux d’intégration) et si le prix des véhicules s'adaptera à la bourse de la clientèle afin d’atteindre un seuil de rentabilité.
Par Aziz Kharoum
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