Il est des secteurs, au premier rang desquels celui de la jeunesse, qui conditionnent le succès de l’action gouvernementale et en constituent l’indicateur de performance.
Les programmes publics mis en œuvre en direction de cette importante frange de la population, notamment depuis le retour de l’embellie financière il y a une vingtaine d’années, ont été nombreux, mais l’efficacité n’a pas toujours été au rendez-vous.
C’est l’échec des anciens dispositifs de soutien à l’emploi des jeunes et de leur accompagnement dans la création d’entreprises qui explique le marasme dans nombre de secteurs névralgiques, au centre de toute politique de développement dans le pays.
Un diagnostic sans concessions devrait être établi pour déterminer les causes de l’inefficience des politiques antérieures, ayant pourtant bénéficié d’une forte promotion au niveau des instances centrales.
Plusieurs activités et rencontres ont été organisées récemment avec la même ambition d’ouvrir des perspectives prometteuses et porteuses en direction des jeunes. La question ainsi que l’enjeu sont de connaître l’impact auprès de ces derniers et le degré de concrétisation des objectifs tracés.
Au-delà du changement de responsables, c’est celui de la méthode et des pratiques qui importe le plus. C’est le défi qui se pose dans tous les secteurs de la vie nationale où il y a véritablement urgence à dépasser des modes de gestion qui n’ont pas coïncidé avec les attentes de la population, bien que des budgets encore difficilement quantifiables ont été débloqués et parfois dilapidés. Aux yeux des citoyens, la faute commise par un ancien Premier ministre, aujourd’hui incarcéré, n’était pas uniquement la malversation, mais aussi d’avoir encouragé les jeunes à festoyer avec l’argent des banques.
Ce temps de la déliquescence est à présent révolu, mais il reste à déterminer la place de l’argent public dans l’initiative individuelle ou d’entreprise. En promettant des financements avant la naissance d’une idée ou d’un projet, il y a risque d’aller à rebours de l’effet escompté. L’expérience des plus grands succès dans le monde des entreprises nouvelles et innovantes enseigne que «c’est le projet qui crée l’argent et non l’inverse».
La consécration n’est pas celle symbolique et officielle, mais se manifeste à travers la création d’activité, et la start-up, dans son ultime phase d’accomplissement, se dissipe pour donner lieu à un produit et un marché. Le chemin est autrement plus laborieux et passe par la conquête d’un appui parmi les opérateurs économiques, ayant la vocation première de création de richesse et d’emplois. La rénovation du mode de gouvernance a été esquissée ces dernières années dans plusieurs départements ministériels. Elle se base sur un souci de proximité accrue et une plus grande ouverture en direction des intervenants dans la vie publique et des organisations sociales.
C’est cette démarche de rapprochement de l’administration du citoyen qui rendra probante, à terme, les actions de redynamisation de la vie nationale après la mise à niveau des secteurs d’activités. Reconduit à son poste, le ministre de l’Intérieur a donné des signaux clairs dans ce sens à l’occasion du récent mouvement dans le corps des walis, en présidant les cérémonies d’installation en présence de tous les cadres de l’administration et des élus locaux. Les ministères concernés par le dernier remaniement ont, par contre, multiplié ces derniers mois les séances centralisées de vidéoconférences, qui amènent paradoxalement à une déconnexion des réalités.
Le nouveau premier responsable du secteur de la jeunesse a, de son côté, fait montre lors de sa direction d’une organisation institutionnelle d’un grand sens d’interaction avec la société. Cette gestion opérationnelle de proximité gagnerait à être consolidée dans les départements ayant la mission de réaliser une jonction entre les politiques publiques de développement et les potentialités humaines à travers le pays.