L’Opep+ devrait s’en tenir à son accord sur des réductions de production de 2 millions de barils par jour (bpj) jusqu’à la fin de l’année, estiment certains délégués de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), soulignant que les prix sont actuellement impactés par la crise bancaire et non par les fondamentaux du marché.
Selon un délégué interrogé par Reuters, «aucun changement n’interviendra dans la politique de l’Opep+ jusqu’à la fin de l’année», alors qu’ un autre délégué a souligné que l’alliance ne prévoyait pas de réductions supplémentaires pour aider à soutenir les prix. Un troisième représentant du groupe a déclaré à Reuters que la chute des prix était due à «des transactions spéculatives et non aux fondamentaux du marché pétrolier».
Ce qui ne devait pas inciter l’organisation et ses alliés à agir sur leurs quotas.Les prix du pétrole ont progressé, hier en milieu de cotation, après avoir atteint lundi leur plus bas niveau, depuis quinze mois, en réaction à la crise bancaire qui a suivi l’effondrement de deux prêteurs américains et a entraîné le sauvetage du Crédit suisse par la plus grande banque suisse UBS (UBSG.S). Le brut Brent s’échangeait, hier en début d’après-midi, au-dessus de 75 dollars le baril.
En octobre dernier, l’Opep+, qui comprend l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés dirigés par la Russie, a convenu d’appliquer de fortes réductions de production, soit 2 millions de bpj de novembre à fin 2023, malgré les pressions des principaux pays consommateurs, menés par les Etats-Unis, appelant à une augmentation de la production.
Cette décision a contribué à pousser le Brent à près de 100 dollars le baril, mais les prix sont sous pression depuis lors. La volatilité du marché est exacerbée par la spéculation et de nombreux facteurs exogènes qui font chanceler, de manière superficielle, les équilibres du marché
Dans ce contexte, les chefs des principaux négociants en pétrole et des fonds spéculatifs qui ont pris la parole lors d’un événement de l’industrie cette semaine ont déclaré, selon Reuters, qu’ils s’attendaient à ce que les prix du pétrole se renforcent d’ici la fin de l’année, car l’assouplissement continu des restrictions liées à la Covid-19 en Chine favorise la hausse de la demande du plus grand importateur de pétrole au monde.Pierre Andurand, fondateur du fonds spéculatif Andurand Capital, était le plus optimiste selon Reuters prévoyant un prix potentiel du pétrole Brent de 140 dollars le baril d’ici la fin de l’année.
Dans son dernier rapport mensuel, l’Opep a relevé ses prévisions de croissance de la demande chinoise de pétrole cette année, mais a maintenu sa projection de croissance de la demande mondiale à 2,32 millions de bpj. L’OPEP+ doit tenir une réunion virtuelle de son comité ministériel, qui comprend la Russie et l’Arabie Saoudite, le 3 avril, avant une rencontre ministérielle plénière à Vienne le 4 juin.
Le secrétaire général de l’Opep, Haitham Al Ghais, a récemment déclaré que l’accord du groupe pour réduire la production avait aidé à relever les défis auxquels sont confrontés les marchés mondiaux du pétrole. Al Ghais, qui était en visite à Baghdad, a ajouté que l’objectif le plus important de l’Opep est de parvenir à la stabilité et à l’équilibre entre l’offre et la demande.