Les porteurs de projets et chefs de micro-entreprises sont autorisés à ouvrir des points de vente de viandes rouges et blanches en partenariat avec le groupe Agro-Logistique (Agrolog).
Avec la flambée des prix des viandes rouges observée sur le marché depuis quelques semaines, place à la recherche de solutions pour tenter de stabiliser une filière en proie à de grandes difficultés.
Lesquelles sont d’abord d’ordre organisationnel avant d’être accentuées ces deux dernières années par le stress hydrique. Cette situation est d’ailleurs à l’origine du manque de fourrage et de la réduction des zones de pâturage. Les conséquences sont bien là avec des prix hors de portée des consommateurs déjà laminés par un pouvoir d’achat en forte baisse.
Si pour la filière lait, il a été décidé, entre autres, la reprise de l’importation des génisses pleines destinées à la production laitière, avec l’insistance sur le respect des cahiers des charges, pour les viandes, des modalités d’importation de taurillons d’engraissement ont été mises en place au début de l’année en cours pour répondre aux besoins du marché.
Par ailleurs, pour améliorer la production et en application des dernières instructions du chef de l’Etat qui, pour rappel, a exigé de mettre en application les aides de l’Etat dans ce segment, l’activité est désormais ouverte aux micro-entreprises.
Le 4 février, il a été convenu de procéder à la création d’activités au profit des porteurs de projets et des chefs de micro-entreprises financées par l’Anade (ex-Ansej) dans le domaine de l’élevage, ainsi qu’à l’ouverture de points de vente de viandes rouges et blanches. Une manière de permettre aux chefs de micro-entreprises activant dans le domaine agricole de bénéficier de marchés et de conclure des partenariats avec les entreprises économiques publiques.
Ainsi, les porteurs de projets et chefs de micro-entreprises sont autorisés à ouvrir des points de vente de viandes rouges et blanches en partenariat avec le groupe Agro-Logistique (Agrolog).
Il s’agit également de lancer des activités dans le domaine de l’élevage avicole, ovin et bovin entre les micro-entreprises financées par l’Anade et l’Office national des aliments du bétail (ONAB) et l’Algérienne des viandes rouges (Alviar) pour le financement de ces activités, via un système tripartite regroupant les micro-entreprises actives dans ce domaine, les abattoirs et l’ONAB.
Les propriétaires de micro-entreprises recevront des poussins, du fourrage et des brebis en contrepartie de l’approvisionnement des complexes régionaux de l’ONAB et la garantie de débouchés pour leur commercialisation.
Aussi, des partenariats sont prévus avec des micro-entreprises actives dans le domaine de la distribution sous froid pour la commercialisation des produits d’Agrolog. Il reste à savoir quelle sera la portée d’un tel accord dans cette période où déjà les grands éleveurs sont confrontés à plusieurs entraves puisqu’ils sont en quête continue de fourrage, d’autant que les petites quantités assurées par les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) ne sont pas suffisantes.
C’est le cas notamment dans la wilaya de Djelfa, qui fournit 10% de la production nationale de viandes rouges et où un programme d’urgence portant sur la distribution de céréales a été mis en place au niveau de la CCLS avec un calendrier préfixé, selon des informations rapportées récemment par l’APS, qui ont fait part également de l’ouverture prochainement, au profit des éleveurs, de près de 8000 hectares de réserves de pacage, à travers plusieurs communes, afin d’assurer des sites de pâturage au bétail. La CCLS locale dispose actuellement d’un stock de plus de 83 000 quintaux, selon son premier responsable.
L’unité locale d’aliments du bétail œuvre également à fournir des fourrages aux éleveurs en vue de les accompagner dans la promotion de cette filière. Cette unité a conclu récemment un nouveau partenariat avec les éleveurs, dans le cadre d’un accord tripartite garantissant des fourrages aux éleveurs qui, à leur tour, assurent la production de viandes rouges.
Mais au-delà de toutes ces options pour relancer la filière ovine, qui représente environ 60% de la production des viandes rouges, des mesures plus solides sont à mettre en œuvre, de l’avis des experts. «Les pouvoirs publics ont lancé un dispositif intéressant pour l’alimentation du bétail en soutenant les fourrages enrubannés. Ce dispositif pourrait être revisité et, pourquoi pas, élargi aux autres cheptels afin de desserrer l’étau sur l’orge», propose Ali Kader, expert agronome.
Et d’ajouter : «Il y aura quelques soubresauts, mais, à moyen terme, ce serait bénéfique pour la filière. Il reste évident que l’Etat ne doit pas se désengager totalement et brutalement, la multitude de petits éleveurs en pâtira.
A titre transitoire, il serait intéressant de mettre en place un dispositif afin de maintenir sur les lieux les populations pastorales.» Il s’agit en somme, selon notre interlocuteur, d’inverser la tendance en soutenant pour un temps les plus faibles, jusqu’à un plafond maximum de 100 têtes à alimenter, pour stabiliser les revenus de ces derniers.