L’exposition Tajadith (Héritage ancestral) du jeune artiste plasticien, Sofiane Aït Ammar, qui fixe en dessin miniature bichrome (noir et blanc) la beauté et la richesse du patrimoine matériel et immatériel algérien, a été inaugurée, lundi, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
Abritée par la galerie d’art du théâtre de verdure Mohia, l’exposition de l’enfant du village d’Aït Ali Ouharzoune (commune d’Iboudrarene), organisée par la direction de la culture et des arts dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine (18 avril/18 mai), accorde la part belle aux «Thiliwa» (Les sources).
Le projet de cette exposition a coulé de source, à partir des anciennes Thiliwa d’Ath Ali Ouharzoune. «J’ai une passion particulière pour les anciennes sources abandonnées que j’aime dessiner. Thiliwa sont des espaces qui occupent une place importante dans les villages», s’est confié, à l’APS, Sofiane Aït Ammar. L’artiste a commencé par dessiner toutes les sources de son village et c’est de là qu’a jailli l’idée du projet d’une exposition autour de Thiliwa, en particulier et du patrimoine, en général.
Une exposition qui sera enrichie avec des dessins miniatures et aquarelles d’anciennes maisons et mosquées, qui sera intitulée «Tajadith». Le choix du noir et blanc pour dessiner le patrimoine est dicté par la volonté de l’artiste de retransmettre le cachet ancien du modèle. «Pour le thème Thiliwa, je préfère me limiter au noir et blanc pour préserver et retransmettre l’aspect ancien des sources.
C’est une sorte de voyage dans le temps pour aller à la redécouverte de ces espaces», a-t-il dit. Sofiane Aït Ammar a saisi l’occasion pour déplorer la perte du cachet ancien et séculaire des veilles sources lors de certains travaux de réhabilitation où de nouveaux matériaux industriels sont introduits, «défigurant» ainsi l’aspect naturel de Thiliwa anciennement construites en pierres dans leur forme naturelle.
Le visiteur de l’exposition du jeune artiste plasticien, sortant des ateliers d’art plastique de la maison de la culture Mouloud Mammeri, aura également à découvrir La Casbah d’Alger et Djamaâ Ketchaoua ainsi que des miniatures de jeux traditionnels qui meublaient jadis le temps libre des enfants de la région, dont «Tchiw-Tchiw», ou le jeux billes.
En marge du vernissage, la directrice de la culture, Nabila Goumeziane, a observé que Tajadith «est une belle exposition qui retrace les souvenirs de l’artiste à travers des lieux et des monuments qui ont marqué son enfance, puisant l’inspiration de son village natal dans un style sobre et très expressif».
Mme Goumeziane a rappelé que cette exposition inaugure la célébration du mois du patrimoine placé cette année sous le thème «le patrimoine culturel algérien et ses prolongements africains». D’autres activités sont prévues lors de cette manifestation, dont une exposition sur les savoir-faire et les manuscrits, des conférences-débats et des ateliers, au chef-lieu de wilaya ainsi qu’à travers plusieurs localités.