La biodiversité fait face à mille périls dans la vallée de la Soummam. La richesse faunistique et floristique s’appauvrit à vue d’œil. Les atteintes sont multiples et multiformes.
Conditions climatiques hostiles, pollution, incendies à répétition, urbanisation anarchique… La disparition des espaces naturels s’accompagne de l’extinction des espèces dont ils servent de niche écologique. La régénération de certaines espèces végétales est compromise en raison de l’aridité du climat. Réputé pour sa relative résilience, le frêne en pâtit sévèrement. Des centaines de spécimens périclitent périodiquement. Soumis à de longues périodes de canicule, les jeunes plants meurent par dessiccation. Il en va de même du figuier, dont les parcours se rétrécissent d’année en année.
Seuls les sujets copieusement arrosés dans les périmètres irrigués continuent de prospérer. Très apprécié pour ses baies acidulées que les jeunes proposent à la vente sur les abords des routes, l’azerolier n’arrive plus à s’adapter aux nouvelles donnes climatiques. Même le plus robuste des végétaux, l’olivier en l’occurrence, est gravement impacté par cette folie destructrice. Le sort de la faune est tout aussi pathétique. Mammifères, poissons, reptiles, oiseaux et batraciens font face aux mêmes dangers. Le destin de certaines espèces est d’ores et déjà scellé, alors que d’autres sont au bord de l’extinction.
C’est la résultante directe de la disparition de leur habitat naturel et du braconnage. «Le recours abusif aux filets est en passe de porter le coup de grâce à certains oiseaux migrateurs, tels que la grive et le rouge-gorge», s’indigne un villageois de la commune de Seddouk. La carpe, qui pullulait autrefois dans les eaux de la Soummam, a vue sa population se réduire comme peau de chagrin. Le lièvre, que l’on pouvait débusquer au hasard d’une déambulation dans les prés, émarge aux abonnés absents. Victime d’un braconnage sans répit, les hordes de sangliers sont perdues de vue.
Soumises à une traque sans merci, les colonies de perdrix se font de plus en plus discrètes. Le chardonneret connaît un destin des plus cruels. Victime de son beau plumage et de son chant mélodieux, le passereau est arraché à son milieu naturel pour être forcé à la captivité.
On en capture à tour de bras pour les vendre à prix d’or. Les spécimens de ce granivore ne sont plus visibles que dans de minuscules cages accrochées aux devantures des magasins d’alimentation générale, des vitrines de vêtements et autres ateliers de vulcanisation.