Mieux vaut tard que jamais ! L’Etat est-il réellement décidé cette fois-ci à arrêter cette saignée provoquée par l’amateurisme et l’absence de l’esprit des responsabilités tant au niveau de certaines entreprises ou entrepreneurs qu’à celui des collectivités locales ? Qu’on en juge ! Tout le monde en effet a remarqué qu’en matière de travaux publics des anomalies sont monnaie courante.
Qu’il s’agisse de la réfection des routes ou des travaux de la voirie, conséquence par exemple des multiples réparations des fuites d’eau qui interviennent régulièrement dans les multiples quartiers d’Alger et des autres villes du pays, il est de coutume de constater que le travail n’est jamais refait convenablement. Les travaux qui sont effectués sur ces tronçons sont le plus souvent bâclés, en ce sens que l’état de la route se trouve dégradé et l’obligation de remettre les choses en l’état n’est pas respectée.
Par qui ? L’entrepreneur lui-même ou l’autorité communale ou autre ? Personne ne le sait ou tout le monde s’en lave les mains tant il est vrai que le phénomène se généralise à presque toutes les communes d’Algérie. L’impuissance est totale. Il n’est pas rare de remarquer des trous ou quelques amas de terre sur une route pourtant récemment bitumée suite aux travaux de réparation ou d’installation quelconque comme la fibre optique par exemple ou simplement par un particulier.
Il s’agit là d’une des plaies béantes que les autorités locales comme nationales n’ont sans doute jamais su ou pu entreprendre souvent, et comme cela intervient sur la voie publique, la fin des chantiers, interviennent des mois, voire des années plus tard au grand dam des automobilistes notamment et du public en général. Cela constitue d’abord un danger public, et ensuite une source de gaspillage de l’argent public. Des routes éventrées, des crevasses, des travaux menés au mépris des normes attestent de la prévarication qui y a fortement cours.
Est-ce donc pour tout cela que le département ministériel de Lakhdar Rekhroukh affirme préparer «de nouvelles mesures obligeant les entrepreneurs chargés de la réalisation de travaux au niveau des routes à s’acquitter, avant le lancement des travaux, d’une caution pour leur remise en l’état» ? La question s’impose tant il s’agit d’une urgence.
Lors d’une plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, le ministre des Travaux publics, Rekhroukh, a, selon l’APS, souligné que «dans le cadre de l’amendement du décret exécutif 04-392 relatif à la permission de voiries, le secteur est en passe d’élaborer des dispositions liées aux conditions et modalités de dépôt et d’acquittement d’une caution liée à la remise en état du domaine public de la voirie, notamment les dispositions financières qui constituent une garantie pour l’Etat en cas de dommages».
«Ces dispositions qui rentreront en vigueur dans les plus brefs délais, a-t-il ajouté, obligeront le titulaire de la permission de s’acquitter, avant le lancement des travaux, d’une caution pour la remise en état du domaine public de la voirie».
Et de souligner que cette caution «représentera le coût de l’ensemble des travaux nécessaires, en vue de protéger le domaine public des éventuels dommages». L’élaboration du cahier des charges est également en cours, en coordination avec différentes entreprises en charge de la gestion des réseaux, lequel fixera les procédés de terrassement nécessaires lors de la réalisation des travaux et la remise en état de la voie publique, selon le ministre.