Unanimité des états sur la poursuite du mandat de l’agence onusienne : «L’UNRWA s’arrêtera lorsque les Palestiniens cesseront d’être des réfugiés»

17/11/2024 mis à jour: 02:46
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Photo : D. R.

A l’exception d’Israël, il y a eu unanimité autour de la nécessité de la poursuite des activités de l’UNRWA d’aide à la survie des Palestiniens. «Son mandat ne sera rempli que lorsque les Palestiniens cesseront d’être des réfugiés », ont souligné, majoritairement les représentants des Etats lors du dernier jour des débats à la 4ème commission de l’ONU, consacrés à l’UNRWA après le vote par la Knesset, d’une législation de démantèlement l’agence.

En ce dernier jour des débats sur les activités de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), qui se tenaient à la 4e Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, il y a eu unanimité.

Comme lors des trois jours précédents, les intervenants ont insisté sur la nécessité de la poursuite des missions de cette l’agence onusienne qui aide les Palestiniens à survivre à la guerre génocidaire et au système d’apartheid d’Israël. Les représentants de nombreux pays ont affirmé que le mandat conféré par l’Assemblée générale de l’ONU, à l’Unrwa, «ne sera rempli que lorsque les Palestiniens cesseront d’être des réfugiés».

Une réponse claire à la décision israélienne de bannir l’agence par une loi votée récemment par la Knesset, et qui entrera en vigueur au début de l’année prochaine. Un des alliés d’Israël, le Royaume-Uni s’est démarqué de la mesure d’interdiction de l’Unrwa, qui induira, selon lui, une situation «catastrophique et totalement inacceptable», voire «apocalyptique» notamment au nord de l’enclave.

Le délégué britannique a rappelé qu’il «incombe à Israël de veiller à ce que l’aide parvienne aux populations civiles, de respecter ses obligations juridiques et de veiller à ce que l’UNRWA puisse poursuivre ses efforts de secours » en avertissant : «Il n’y a plus d’excuses possibles de la part d’Israël.  L’UNRWA doit continuer à sauver des vies.» Allant dans le même sens, plusieurs pays ont mis en garde contre la décision d’interdiction de l’UNRWA, en territoires palestiniens occupés, qui selon eux, «créerait un dangereux précédent pour l’ONU et le système multilatéral» avant de plaider pour un front uni contre la mesure israélienne.

Pour le représentant de l’Irlande, «il en va de notre responsabilité commune de prendre les mesures qui s’imposent afin de prévenir l’application, de cette législation». Il a également a averti que si les textes de démantèlement de l’agence devaient être appliqués, « ils sonneraient le glas de l’agence et de ses services salutaires » et mis en garde contre « les conséquences catastrophiques de ce châtiment collectif aux ramifications régionales ». Il a mis l’accent sur le fait, que cette législation « créerait un dangereux précédent pour l’ONU et le système multilatéral » et plaidé pour un front uni.

«Il en va de notre responsabilité commune de prendre les mesures qui s’imposent afin de prévenir l’application de cette législation », a t-l souligné. La même position est exprimée par le représentant de la Ligue Arabe, qui a rappelé que « toute modification du mandat de l’UNRWA relève des prérogatives de l’Assemblée générale, avant de plaider pour un cessez-le-feu immédiat et permanent à Ghaza, au même titre que de nombreux intervenants.

«Une juridiction nationale ne peut modifier une loi fondée sur le droit international»

La Ligue arabe ainsi que l’Irlande ont dénoncé les campagnes d’hostilité dirigées contre l’agence par Israël. «Pourtant, aucune des trois enquêtes ouvertes-celles du BSCI et du groupe indépendant sur la transparence et la neutralité dirigée par l’ancienne ministre Catherine Colonna, ainsi qu’une enquête interne de l’Unrwa- n’a trouvé de preuves à l’appui de ces allégations», ont souligné les représentants de la Ligue arabes et de l’Irlande, en réitérant leur soutien «sans faille face aux attaques incessantes» d’Israël, puissance occupante.

Avec un discours tranché, l’Espagne n’a pas été par le dos de la cuillère. «L’UNRWA est en état de siège», a-t-elle lancé en rappelant les campagnes d’hostilité auxquelles celle-ci a fait face. «L’Office fait l’objet d’allégations de collusion avec le Hamas de la part d’Israël et se heurte à des obstacles croissants dans l’accomplissement de son mandat de la part de Tel-Aviv.»A la décision israélienne de bannissement de l’agence onusienne, l’ambassadeur d’Espagne aux Nations unies a répondu «l’UNRWA aura rempli son mandat lorsque les Palestiniens cesseront d’être des réfugiés».

Les lois votées le 28 octobre dernier, par le parlement israélien, pour démanteler l’UNRWA constituent pour le représentant de l’Espagne une «attaque frontale contre la légalité internationale», dans la mesure où elles mettraient fin aux activités de l’Office. Une position largement partagée. Du Soudan à Sainte-Lucie, en passant par la Pologne et la Sierra Leone, tous ont exprimé leur soutien à l’agence et insisté sur son « rôle indispensable».

Pour de nombreux pays, «aucune autre agence ne peut acheminer l’aide nécessaire à Ghaza (…). Il est  simplement impensable» pour la majorité des intervenants «de modifier son mandat, d’assistance aux réfugiés palestiniens à Ghaza et ailleurs au Proche-Orient». Pour le Soudan,   «il n’y a pas de solution de rechange à l’UNRWA qui est la colonne vertébrale de l’action humanitaire à Ghaza».

Toute modification du mandat de l’UNRWA relève des prérogatives de l’Assemblée générale, a rappelé de son côté la Ligue des Etats arabes, dont les appels à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza ont trouvé de nombreux échos. La plupart des intervenants ont rappelé la déclaration du Secrétaire général, Antonio Guterres, qui avertissait, il y a quelques jours, qu’une juridiction nationale «ne peut modifier ou annuler unilatéralement une obligation fondée sur le droit international.

La représentante de l’Unrwa, à New York, a exprimé ses remerciements aux intervenants pour leur soutien à l’agence onusienne, à son personnel et à son Commissaire général». Elle a réitéré  les demandes du commissaire de l’Unrwa, Philippe Lazzarini,  à la communauté internationale «afin qu’elle se mobilise pour empêcher la mise en œuvre de la législation évoquée par la Knesset, veiller à ce que tout plan de transition politique définisse le rôle de l’Office, et maintenir le financement de l’Office, alors que pas moins de 660 000 enfants sont actuellement déscolarisés à Ghaza». 

La vice-Première ministre de Belgique appelle à des sanctions de l’UE contre l’entité sioniste

La vice-Première ministre belge, Petra de Sutter, a déclaré que des sanctions de l’Union européenne (UE) à l’encontre de l’entité sioniste devaient être imposées «sans délai», souscrivant à la proposition du chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, de «suspendre le dialogue politique» avec l’entité sioniste, en raison de l’agression en cours contre la bande de Ghaza. «Les sanctions de l’UE contre (l’entité sioniste) ne peuvent plus attendre.

Nous ne pouvons pas continuer à assister au désastre de Ghaza», a déclaré vendredi Petra de Sutter sur les réseaux sociaux. «Je souscris personnellement à l’appel de Josep Borrell de suspendre le dialogue politique (avec l’entité sioniste) et d’imposer une interdiction à l’échelle de l’UE sur l’importation de produits provenant de colonies illégales», a-t-elle ajouté.

Ses déclarations interviennent après que Josep Borrell a proposé, plus tôt, de suspendre officiellement le dialogue politique avec l’entité sioniste, en raison de son mépris du droit international dans la bande de Ghaza. «Après un an d’appels ignorés par les autorités (sionistes) concernant le respect du droit international dans la guerre de Ghaza, nous ne pouvons pas continuer à faire comme si de rien n’était», avait écrit vendredi Josep Borrell dans un post sur les réseaux sociaux.

Et d’ajouter : «C’est pourquoi j’ai proposé aux Etats membres de l’UE d’interdire les importations en provenance des colonies illégales et de suspendre le dialogue politique», avec l’entité sioniste. «Nous discuterons de ces mesures lors du Conseil des Affaires étrangères de l’UE la semaine prochaine», avait-il précisé. Borrell, dont le mandat de cinq ans s’achève le 1er décembre, a déclaré que les habitants de Ghaza «manquent de tout» et que, dans de nombreuses parties de l’enclave, «il n’y a presque rien qui puisse soutenir une vie humaine organisée».

L’entité sioniste poursuit sans répit son agression génocidaire lancée le 7 octobre 2023 contre Ghaza faisant près de 43 800 martyrs, en majorité des femmes et des enfants. Cette guerre dévastatrice a déclenché une catastrophe humanitaire à Ghaza, et entraîné des poursuites à l’encontre de l’entité sioniste devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour «crime de génocide». (APS)

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