Pas moins de 26 000 autorisations pour la réalisation de puits et forages agricoles ont été octroyées l’année dernière, a affirmé, jeudi, le ministre de l’Hydraulique Taha Derbal devant les députés.
Il s’agit du double des autorisations délivrées l’année précédente (13 000 en 2021 et 6000 en 2020), ce qui renseigne sur le besoin de renforcer les capacités d’irrigation pour les agriculteurs. «Les pouvoirs publics ont assuré toutes les facilités relatives à l’octroi des autorisations pour la réalisation des puits et forages agricoles», rassure le ministre en soulignant que le nombre d’autorisations ne cesse d’augmenter.
Ceci et de noter que des instructions ont été émises par les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture afin d’examiner et traiter les demandes d’autorisation de forage et d’exploitation des puits dans des «délais ne dépassant pas 30 jours». La situation de stress hydrique que connaît le pays inquiète de plus en plus les agriculteurs dont les récoltes risquent d’être menacées si des alternatives ne sont pas trouvées aux systèmes d’irrigation classiques.
Les eaux souterraines exploitées à hauteur de 35 et 40% il y a cinq ans, sont exploitées aujourd’hui à un taux de 60%. C’est dire l’urgence de renforcer les capacités d’irrigation en exploitant tous les moyens en présence. Le ministre a insisté, lors de son intervention, sur l’importance des projets de dessalement d’eau de mer et affirme que les travaux de réalisation de 5 stations d’une capacité de production de 300 000 m3/jour par le ministère de l’Energie suivent un «rythme soutenu» pour être réceptionnées à la fin 2024.
Il est utile de rappeler que lors du dernier Conseil de gouvernement, des mesures d’urgence en faveur des agriculteurs ont été prises afin de pallier le stress hydrique impactant les périmètres agricoles. Le communiqué sanctionnant la réunion de mercredi dernier a fait état de mesures dont celles du recours à «l’irrigation d’appoint et au forage des puits avec l’utilisation des systèmes d’irrigation économes d’eau, permettant d’économiser jusqu’à 70% de cette ressource hydrique et d’obtenir de meilleurs résultats».
Les ministères de l’Hydraulique et de l’Agriculture font un suivi conjoint et «permanent des cultures stratégiques contribuant à assurer la sécurité alimentaire nationale, en vue de prendre les mesures correctives nécessaires, notamment celles relatives à la campagne céréalière qui fait l’objet d’un suivi rigoureux par le comité national installé au niveau du ministère de l’Agriculture et du Développement rural», précise le même communiqué.
Le stress hydrique impacte également la consommation d’eau potable et au sujet de laquelle un programme d’urgence a également été établi le 11 janvier 2023 et qui concerne 19 wilayas. Ce programme est adopté afin «d’assurer un approvisionnement régulier de la population en eau potable durant l’année en cours».