La guerre en Ukraine a impacté différents secteurs d’activité. Les prix des matières premières, des céréales, du fret et transport, n’ont pas cessé d’augmenter depuis le début des hostilités.
Les prix d’achat du bitume n’ont pas été en reste puisqu’ils sont directement liés aux prix du brut sur les marchés internationaux ainsi qu’aux prix du fret qui ont affiché des niveaux de hausse importants.
C’est en Afrique du Nord et en Europe centrale que les signes d’une baisse de la demande ont été les plus remarqués expliqués par un ralentissement sans précédent de l’activité travaux publics et construction des routes durant cette saison printanière dans cette région du monde.
Le prix du fret espagnol a connu une hausse importante pour atteindre 636 dollars la tonne le 11 mars dernier.
La hausse a commencé de près de 250 dollars la tonne depuis la mi-décembre dont 100 dollars de plus depuis le début du conflit en Ukraine en février dernier, rapporte Argus Media. L’Algérie dont la consommation de bitume a atteint l’année dernière 750 000 tonnes, a acheté 20 000 tonnes au courant du mois de mars dernier, ce qui représente un tiers des niveaux saisonniers habituels.
Le mois du Ramadhan pourrait également connaître une baisse des niveaux de consommation de cette matière du fait de la baisse de l’activité des travaux publics.
«Les constructeurs algériens, comme beaucoup d’autres en Méditerranée et dans certaines parties de l’Europe, ont ralenti ou retardé leurs projets jusqu’à mai prochain – dans l’espoir d’une résolution du conflit russo-ukrainien qui sera suivie d’une baisse des prix, surtout que de nombreux appels d’offres routiers leur ont été attribués à valeur fixées lors des attributions», explique le même média.
Une entreprise égyptienne, EGPC, a annulé près de 40 000 tonnes de volumes de fret dont elle avait fait la commande pour livraison en avril, et en a reporté un autre.
L’entreprise a justifié sa décision par une baisse de la demande intérieure et une augmentation des stocks en Egypte, mais aussi par la hausse des prix sur le marché du fret.
En Roumanie, alors que le marché s’attendait à une forte reprise de l’activité et de la demande pour atteindre des niveaux de 700 000 tonnes pour l’année, les effets de la guerre en ont décidé autrement.
La flambée des prix a fait changer de trajectoire au rythme de l’activité de construction, surtout que les projets ont été attribués sur la base de valeurs fixes en 2019 et 2020. Le déficit budgétaire dans ce pays a également contribué à ralentir la reprise économique.
A souligner également que la hausse des prix du gaz naturel et du carburant ont provoqué une hausse des coûts de stockage du bitume dans cette région européenne où il doit être chauffé à environ 150 degrés C.
«Sur de nombreux marchés, allant de l’Italie au Benelux, la nouvelle saison de consommation de bitume a mis du temps à démarrer. Bien que l’Allemagne ait été une exception notable ces derniers temps, de nombreux constructeurs appréhendent un démarrage tardif des projets».