La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) bénéficierait de la hausse des prix du pétrole, avec une croissance qui atteindrait 5,3% en 2022, avant de ralentir à 3,6% en 2023. «La croissance ralentira brutalement en 2023 et 2024 à travers la région», indique l’institution financière internationale.
La Banque mondiale (BM) a abaissé ses prévisions de croissance mondiale de près d’un tiers, à 2,9% pour 2022, soulignant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a aggravé les dégâts de la pandémie de Covid-19 et que de nombreux pays sont désormais confrontés à la récession.
Cependant, pour la BM, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) bénéficierait de la hausse des prix du pétrole, avec une croissance qui atteindrait 5,3% en 2022, avant de ralentir à 3,6% en 2023. «La croissance ralentira brutalement en 2023 et 2024 à travers la région.
Le rebond actuel est principalement dû à la forte croissance des exportateurs de pétrole, stimulée par la hausse du pétrole et une diminution générale des effets néfastes de la pandémie dans les pays fortement vaccinés.»
La Banque mondiale indique que l’Asie du Sud connaîtrait une croissance de 6,8% cette année et 5,8% en 2023, alors que la croissance dans les économies avancées devrait ralentir fortement à 2,6% en 2022 et 2,2% en 2023, après avoir atteint 5,1% en 2021.
La croissance américaine devrait chuter à 2,5% en 2022, contre 5,7% en 2021, la zone euro devant connaître une croissance de 2,5%, contre 5,4% l’année dernière. L’économie ukrainienne se contractera de 45,1% et celle de la Russie de 8,9%, affirme encore la BM.
Celle-ci souligne que la croissance devrait ralentir fortement en Amérique latine et dans les Caraïbes, atteignant seulement 2,5% cette année, et ralentissant encore à 1,9% en 2023, alors que la croissance de l’Afrique subsaharienne devrait ralentir à 3,7% en 2022, contre 4,2% en 2021, a indiqué la banque.
Plus globalement, «la guerre en Ukraine a amplifié le ralentissement de l’économie mondiale, qui entre maintenant dans ce qui pourrait devenir une période prolongée de faible croissance et d’inflation élevée», selon la Banque mondiale, qui publie son rapport sur les perspectives économiques mondiales.
Selon les propos du président de la BM, David Malpass, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, la croissance mondiale pourrait chuter à 2,1% en 2022 et 1,5% en 2023, entraînant une croissance par habitant proche de zéro, si les risques baissiers se matérialisaient.
Le responsable de la BM a déclaré que la croissance mondiale était martelée par la guerre, les nouvelles fermetures Covid en Chine, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et le risque croissant de faible croissance et d’inflation élevée jamais égalée depuis les années 1970.
«Le danger de stagflation est aujourd’hui considérable», écrit David Malpass dans l’avant-propos du rapport. «Une croissance modérée persistera probablement tout au long de la décennie en raison de la faiblesse des investissements dans la majeure partie du monde. L’inflation atteignant actuellement des sommets jamais atteints depuis plusieurs décennies dans de nombreux pays, et l’offre devant croître lentement, il existe un risque que l’inflation reste plus élevée plus longtemps.»
«Entre 2021 et 2024, le rythme de la croissance mondiale devrait ralentir de 2,7 points de pourcentage, a déclaré Malpass, soit plus du double de la décélération observée entre 1976 et 1979.
La Banque mondiale estime qu’il faut plus d’efforts pour intensifier l’allégement de la dette, avertissant que certains pays à revenu intermédiaire étaient potentiellement à risque ; renforcer les efforts pour contenir la Covid et accélérer la transition vers une économie sobre en carbone.
La banque prévoit une chute de la croissance mondiale à 2,9% en 2022, contre 5,7% en 2021, une baisse de 1,2 point de pourcentage par rapport à ses prévisions de janvier, et a déclaré que la croissance devrait se situer près de ce niveau en 2023 et 2024, rebondissant légèrement pour atteindre une croissance de 1,5% en 2023.
Algérie : un taux de croissance de 3,4% attendu en 2022
L’Algérie prévoit un taux de croissance de l’ordre de 3,4% au cours de l’année 2022, a annoncé lundi dernier à Oran le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya.
«L’Algérie a réussi à dépasser les répercussions de la crise sanitaire de la Covid-19 et les grands indices économiques sont en amélioration depuis le deuxième semestre de l’année 2021, ce qui permet de prévoir un taux de croissance de 3,4% pour l’exercice 2022», a souligné le ministre à l’ouverture du 33e congrès de l’Union générale arabe des assurances (UGAA) au Centre des conventions Mohamed Benahmed d’Oran.
M. Raouya a mis en exergue «les dispositions de l’Etat pour prendre en charge les répercussions de la crise sanitaire et amortir son impact sur l’économie et les institutions algériennes, dont le rééchelonnement des dettes des entreprises et l’octroi de diverses mesures incitatives.
Ces mesures ont permis de contrôler la situation économique générale et préserver les grands équilibres dans le secteur financier, dont celui des assurances et réassurances».
Il a également mis en valeur les réformes économiques entreprises dernièrement en Algérie pour améliorer l’efficience économique et relever le taux de la croissance, à travers le soutien des exportations hors hydrocarbures et la révision du code de l’investissement, en abrogeant les obstacles bureaucratiques, la simplification des mesures et l’abandon de la règle 51/49 dans l’investissement dans la plupart des secteurs.