Alors que le programme des soirées spécial Ramadhan tire vers la fin, ce sont les one man shows qui ont les faveurs du public ces derniers jours.
Vendredi 14 avril, Mohamed Mihoubi a remis au goût du jour son spectacle intitulé «Les coulisses». Celui-ci met en scène un comédien de théâtre qui raconte les déboires liés à son travail avec une intrigue qui, par conséquent, intègre la scène mais surtout aussi les coulisses avec ses rapports avec les intervenants de l’ombre (machinistes, ingénieurs du son, responsables de l’éclairage, etc.).
Une espèce de mise en abîme qui ne manque pas d’originalité. Le public est pris à témoin et participe à la construction de ce récit centré sur une journée ordinaire d’un comédien appelé à travailler le jour même de son mariage survenu tardivement. Les situations cocasses s’enchaînent au gré des costumes que le comédien blasé et grincheux a eu à enfiler tout le long de sa carrière et qu’il se remémore au tournant de sa vie.
«A l’origine, ce spectacle, monté il y a déjà quelques années et enregistré pour la télévision avec tout un décor, était plutôt dramatique mais nous l’avons réactualisé avec plus de fraîcheur», indique M. Mihoubi mettant en avant un souci de transparence dans cet espèce de «making-off» théâtralisé.
«En général, le public ne sait des comédiens que ce que ceux-ci présentent sur scène mais avec ce spectacle nous avons voulu montrer tout ce qui tourne autour, y compris la vie privée», ajoute-t-il.
En filigrane apparaissent par ailleurs d’autres formes de spectacles privilégiées telles que le monologue, le stand-up, etc. Les clins d’œil se remarquent également dans le style de jeu faisant référence à plusieurs grands noms du quatrième art à Oran. Principal animateur avec Sidi Mohamed Belafadel de l’association El Amel, héritière du TTO (Théâtre des travailleurs d’Oran), Mohamed Mihoubi, s’est déjà par le passé intéressé à d’autres «métier» tels que le journalisme et c’était le cas il y a plus de 20 ans.
Sortir des sentiers battus et être à la page a toujours été le credo de cette association à qui on doit par ailleurs l’introduction à Oran du théâtre d’improvisation en ayant déjà organisé et depuis longtemps des «battles» qui consistent pour les comédiens à improviser des scènes sur la base d’un thème dévoilé à la toute dernière minute.
De manière générale, on peut trouver à redire sur la qualité des pièces produites par l’association, mais on ne peut pas remettre en cause l’engagement de ses membres à perpétuer le théâtre amateur et surtout la formation. D’ailleurs mardi était programmé une soirée spécial «stand-up» au profit des jeunes talents.
Le siège de l’association aménagé en théâtre de poche a été et continue à être un véritable centre de formation dans le domaine théâtral. C’est justement ici et dans ce contexte que l’humoriste Mohamed Khassani a fait ses premiers pas, alors qu’il n’était qu’un adolescent de 16 ans. Une occasion pour lui de capitaliser un don naturel qu’il avait pour la comédie.
Il se place aujourd’hui comme une véritable star et le one man show qu’il a présenté le 16 octobre au TRO a drainé un public très nombreux. Boosté par la télévision par le biais de plusieurs séries humoristiques, dont celles qui ont été réalisées pour meubler les soirées de Ramadhan, il a fini par élargir le registre de ses compétences à d’autres domaines, dont la chanson.
Le spectacle, qu’il a donné à Oran, ne vole franchement pas très haut, mais sa popularité est telle qu’il n’a sans doute plus besoin de faire des efforts dans la créativité, mais là est le piège.
Les longues séquences consacrées à la chanson pour booster l’ambiance mais aussi les scènes consacrées à certains éléments du public (dont peut-être des complices) ont eu pour effet de noyer le spectacle devenu illisible. Le nom d’une grande marque internationale de vêtements apposée en gros caractères sur sa chemise ajoute à la confusion.
Ce sont surtout ses attitudes imitant par exemple le comportement des catégories de femmes participant à une soirée de célébration de mariages qui provoquent les rires. Un spectacle basé beaucoup plus sur l’image que sur le texte mais la recette fonctionne.