Les agences spécialisées de l’ONU ont averti que la situation alimentaire catastrophique affecte la moitié de la population de la bande de Ghaza et que la famine pourrait sévir dans le Nord dès le mois de mai si des mesures d’urgence ne sont pas prises.
L'ONG Oxfam accuse lundi dans un rapport Israël d'empêcher «délibérément» l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, que ce soit de la nourriture mais aussi des équipements médicaux, en violation du droit humanitaire international.
Jeudi soir, une nouvelle tuerie a été commise dans la ville de Ghaza alors qu’une foule affamée attendait un convoi humanitaire au rond-point «Al Koweït». D’après le ministère de la Santé de Ghaza, l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule. Bilan : 20 morts et 155 blessés. Cela rappelle la boucherie du 29 février dernier où 117 innocents ont été tués et 800 autres blessés sous le feu de l’occupant alors qu’ils ne faisaient qu’attendre une aide famélique.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al Maliki, a examiné, hier, avec le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, les moyens à même de permettre l’acheminement des médicaments, des équipements ainsi que l’entrée des médecins et des personnels de santé dans la Bande de Ghaza, cible d’attaques sionistes depuis le 7 octobre 2023.
Les membres du Conseil de sécurité ont approuvé à l’unanimité, mardi, le projet de communiqué de presse, présenté à l’initiative de la mission permanente de l’Algérie à New York, qui souligne le besoin urgent d’élargir le flux d’aide humanitaire aux civils à Ghaza, dans le cadre de la situation humanitaire détériorée suite à l’agression barbare de l’occupant israélien.
Pendant que les bombardements incessants et intensifs ciblaient de nombreux quartiers au sud et au nord de Ghaza, faisant plus d’une centaine de morts, notamment des femmes et des enfants, et poussant des milliers de civils à l’exil, le secrétaire général de l’ONU désignait, mardi dernier, Sigrid Kaag, ministre des Finances et vice-Première ministre des Pays-Bas, au poste de coordinatrice de l’aide humanitaire et de la reconstruction de Ghaza, qui aura pour mission, dès le 8 janvier 2024, de «mettre en place un mécanisme des Nations unies pour accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire à Ghaza».
Après quarante-neuf jours de bombardements incessants, marqués par une privation d’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux médicaments depuis plus de six semaines, la Bande de Ghaza se voit enfin offrir une aide humanitaire avec l’arrivée de 248 camions par le point de passage de Rafah, durant les trois premiers jours de la trêve conclue entre le Hamas et Israël.
L’arrivée de l’aide humanitaire au compte-gouttes dans la Bande de Ghaza, qui vit sous l’enfer des bombardements incessants israéliens, est toujours confrontée à une multitude d’obstacles. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé, avant-hier, avoir reçu seulement 102 camions d’aide humanitaire provenant du Croissant-Rouge égyptien au terminal de Rafah, au 27e jour de l’agression israélienne.
Alors que des tonnes d’aides humanitaires sont prêtes à être acheminées et distribuées dans la bande de Ghaza, les camions restent bloqués au point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Egypte. Israël bloque délibérément les aides internationales, notamment de carburant, aggravant ainsi les souffrances des populations palestiniennes à Ghaza.
L’aide acheminée vers la bande de Ghaza est insuffisante pour l’ONU, qui veut 100 camions par jour pour les 2,4 millions de Ghazaouis privés de tout.
Le temps presse pour les habitants de la bande de Ghaza, qui manquent d'eau, d'électricité et de carburants depuis le début de l’agression israélienne, alors qu'un accord sur l'entrée de l'aide humanitaire piétine depuis des jours.
Le 11 mai dernier, le Programme alimentaire mondial (PAM) annonçait qu’en juin 60% des personnes assistées par l’agence en Palestine, soit 200 000 personnes, seront privées de cette aide faute de financements. Fin mai, le Conseil de sécurité de l’ONU réagit au cri de détresse de cette organisation onusienne et promet une solution dans les meilleurs délais, mais rien ne fut.
Des frappes aériennes, des explosions et des tirs de DCA ont retenti hier à Khartoum, après la signature, dans la nuit, d’un accord sur l’ouverture de couloirs pour permettre aux civils de quitter les zones de combats au Soudan et à l’aide humanitaire d’arriver, rapporte l’AFP.