Statuts et régimes indemnitaires des professionnels de la santé : Les syndicats en appellent au président Tebboune

21/01/2024 mis à jour: 18:00
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Photo : D. R.

Le chef de l’Etat a jugé utile, lors de la tenue d’une réunion du Conseil des ministres, fin décembre dernier, d’enrichir les projets de loi relatifs aux statuts et régimes indemnitaires des corps relevant de plusieurs secteurs, notamment celui de la santé, de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur…

Il a ainsi enjoint de réviser, d’enrichir et de clarifier, de manière plus approfondie, les contenus de ces statuts qui doivent être tranchés à partir du mois de février, avec  effet rétroactif des salaires et primes à compter de janvier 2024. Bien qu’ils se soient dits surpris, notamment par le fait que la publication des statuts particuliers ait été reportée à trois reprises, les syndicats de la santé ont exprimé leur satisfaction quant à l’intérêt accordé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’amélioration des statuts des différents corps de la Fonction publique.

Seulement,à ce jour, aucune réunion n’a été proposée par le ministère de la Santé aux partenaires sociaux pour rouvrir et rediscuter les dossiers des statuts particuliers et du régime indemnitaire. «Nous avons saisi le ministre par écrit, mais jusqu’à présent aucune réunion n’a été programmée. A la différence de ce qui a été fait en 2008, où nous avions été dans l’échange d’informations durant tout le processus de finalisation des statuts, cette fois-ci, on s’est limité à remettre notre projet sans avoir la possibilité de savoir ce qui a été accepté, rejeté ou pouvoir faire des contre-propositions», déplore Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).

Les partenaires sociaux, ont, précisent-ils, attiré, à maintes reprises, l’attention des responsables sur le déroulement des négociations sur les statuts et le régime indemnitaire des praticiens de la santé publique. Et ils ont réitéré, à chaque occasion, leur appel à l’ouverture «d’un véritable dialogue» avec la tutelle sur leurs projets  et surtout d’être associés dans la révision demandée par le président Tebboune. Mais en vain. Face à cette situation, les syndicats ont décidé de s’en remettre au Président. «Pourquoi demander un report, si nous ne sommes pas associés à l’enrichissement de ces projets ? Nous dénonçons l’attitude de notre tutelle et nous avons saisi, il y a quelques jours, le chef de l’Etat, comme ultime recours», confie le Dr Merabet, affirmant que dans d’autres secteurs  les choses avancent bien et dans la concertation.

«Fonction publique  sectorielle»

Le leader du SNPSP craint la «réédition» du scénario de 2008-2010 après la publication des statuts particuliers et la cascade de protestations que cela a suscité chez les fonctionnaires dans différents secteurs. Hier, il a insisté sur la nécessité de respecter les propositions formulées et transmises à la tutelle depuis le mois d’août 2021. Parmi les propositions phares des syndicats de la santé, figure la création d’une fonction publique propre au secteur de la santé.

Pour eux, «l’unité de la Fonction publique» n’arrange plus personnes, puisque les secteurs ont leurs spécificités, donc il faut aller vers une fonction publique sectorielle avec une fonction publique hospitalière, une autre pour l’éducation... «Dans le cas actuel, nous avons beaucoup de difficultés à trouver des solutions aux problèmes que nous avons, en l’occurrence les salaires, le volume horaire de travail, voire  l’organisation du travail de nuit. D’où donc l’importance d’une fonction publique dédiée spécialement au secteur  de la santé», se défend M. Merabet.

Les syndicats de la santé réclament aussi la révision de l’actuelle grille des salaires des fonctionnaires qui a été promulguée il y a de cela 16 ans et la revalorisation du point indiciaire. Pour le moment, la valeur du point indiciaire correspond à 45 DA. «Nous demandons que celle-ci soit révisée  pour être portée au moins à 90 DA.

Cette revendication tient au contexte actuel marqué par une multitude de développements, notamment la valeur de la monnaie qui a changé, la dégradation du pouvoir d’achat ou encore le taux d’inflation», pointe le Dr Merabet. L’autre point soulevé par les organisations syndicales a trait au droit d’accéder aux postes de gestion des établissements de santé pour les praticiens médicaux. 

 

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