Founders Hub vise à «soutenir la croissance de près de 10 000 start-up africaines et à investir massivement dans le développement de l’écosystème des start-up en Afrique au cours des cinq prochaines années», précise sur son site la multinationale des TIC.
A l’affût de la moindre nouveauté dans le monde du numérique et de l’innovation, tant à l’échelle nationale qu’internationale, les jeunes pousses de la commission technique en charge des start-up et des porteurs d’idées de projets innovants, installée il y a une année sous l’impulsion des président et directeur de la Chambre de commerce et d’industrie Seybouse Annaba, portent un intérêt particulier à la toute fraîche et fort importante initiative de Microsoft, destinée à plusieurs pays du continent africain, dont l’Algérie.
Importante car, à l’instar de ses semblables du continent qui compte plus de 640 hubs technologiques actifs, aux jeunes pousses algériennes, la commission est susceptible de faciliter l’accès à de nouvelles sources de financement, à des compétences techniques de pointe, à des mentorats et coaching de haute qualité, à de nouveaux marchés ainsi qu’à tant d’autres opportunités d’expansion à l’international, et ce, dans le cadre du Founders Hub qui vient d’être lancé en Afrique par le géant de l’informatique et de la micro-informatique américain, via sa plateforme Africa Transformation Office (ATO), récemment créée.
A ce titre, une rencontre entre les jeunes startupers de la région est prévue dans les tout prochains jours au Centre d’innovation (El Bouni) pour débattre et échanger des informations utiles et déterminantes afin de trouver le moyen de mettre de leur côté toutes les chances de pouvoir intégrer le prestigieux réseau de Microsoft et faire ainsi partie des 10 000 start-up africaines auxquelles est destiné, pour les cinq prochaines années, l’ambitieux programme de Microsoft.
D’autant que le Founders Hub vise à «soutenir la croissance de près de 10 000 start-up africaines et à investir massivement dans le développement de l’écosystème des start-up en Afrique au cours des cinq prochaines années», précise sur son site la multinationale des TIC.
Préalablement à la mise en place d’incubateurs entièrement dédiés aux jeunes entreprises africaines, un réseau de partenariats composé d’investisseurs en capital-risque sera progressivement constitué et devrait donner accès à pas moins de 500 millions de dollars de financement potentiel, y est-il indiqué.
Outre l’assistance aux jeunes pousses, le Founders Hub, sorte de «centre en libre-service» offrant aux start-up «une très large palette de ressources, notamment d’accès à des formations spécifiques, ainsi que de nombreux outils, comme Microsoft Azure et GitHub, est désormais accessible à travers la plateforme ATO».
Le programme de Microsoft, une opportunité inédite
Des avantages inouïs qui ne laissent pas indifférent le président de ladite commission, Mohamed Ali Kouadria : «L’écosystème des start-up national est un écosystème low cost qui peut susciter l’intérêt des investisseurs et des fonds de placement de capitaux à risques étrangers. Le programme de Microsoft constitue une opportunité inédite à ne pas laisser filer eu égard au nombre de start-up ciblées et le volume des investissements en capital-risque prévus.»
Sauf que, fera-t-il remarquer, «seuls, il ne nous est pas possible d’y avoir accès. Tout doit passer par le ministère délégué des Start-up et l’ASF (Algerian Startup Fund)». M. Kouadria, qui est également responsable du Centre d’innovation multifonctions (incubateur/accélérateur), récemment mis par le wali de Annaba à la disposition d’une cinquantaine de startupers et porteurs de projets, reconnaît qu’«il y a beaucoup de progrès qui ont, jusque-là, été réalisés – 750 start-up créées depuis la mise en place de l’ASF en 2020, financement à hauteur de 1,2 milliard de dinars de 390 de porteurs de projets – mais beaucoup reste à faire pour que notre écosystème entrepreneurial puisse s’aligner sur les standards régionaux ou internationaux, notamment».
Et d’expliquer : «Outre le parcours laborieux pour aboutir à la labellisation, le manque persistant de ressources, l’absence d’investissements en capital-risque et, plus globalement, l’environnement des affaires font que nous, en tant que startupers, éprouvons toujours des difficultés à atteindre l’impact à grande échelle ou à aller vers l’expansion géographique dans la région ou au-delà. En termes de levée de fonds, nous sommes classés parmi les pays les moins performants. Nous avons toujours été les grands absents des classements du StartupBlink, centre de recherche qui évalue les écosystèmes technologiques et innovants dans le monde.»
Aux yeux du jeune startuper, «en matière d’innovation numérique, du potentiel et des capacités insoupçonnées à même de propulser notre pays au rang des centres les plus florissants de la région et pouvant attirer de grands groupes de capitaux, tels que les japonais Sumitomo, Mitsui, les français Axa ou Orange, ou encore le sud-africain Naspers, de plus en plus présents dans nombre de pays africains, il en existe en Algérie.
Pourquoi faut-il toujours passer par des pays européens, la France par exemple, pour que nos jeunes développeurs, freelance surtout, puissent vendre leurs produits à des entreprises étrangères, faisant elles-mêmes partie du réseau de Microsoft ou autres ?»
C’est pourquoi, notre interlocuteur insistera sur «le besoin pressant de signer des conventions avec les grandes puissances du numérique, lesquelles se font par voie diplomatique, et de multiplier les partenariats étrangers pour être en mesure de bénéficier de programmes de la taille de celui de Microsoft, dont la finalité est de donner un coup de boost au marché africain des start-up».
Surtout que, pour le géant américain, ce marché, bien que se développant à «un rythme incroyable», demeure très peu attractif; il représente encore moins de 1% du total des investissements dans le monde.