La salle Soumman, une fois ouverte sur injonction pour des projections durant les Jeux méditerranéens, il a été difficile de la refermer.
Le cinéma Soummam, ouvert en juin 2022 à la faveur des Jeux méditerranéens d’Oran, attend pour entrer en activité qu’un potentiel exploitant réponde à l’appel d’offre lancé par l’ONCI, suite à la promulgation début janvier du cahier de charge relatif à l’exploitation et à la gestion des salles de cinéma par les privés.
Alors que la gestion de ses travaux de réalisation et d’équipement ont connu nombre de vicissitudes, ceux d’un autre cinéma, le Colisée, situé sur la même rue, sa rénovation devrait se conclure dans douze mois, alors qu’elle aurait du l’être depuis 2014. Son chantier a été à l’arrêt durant sept années.
En ce sens, pour d’aucuns, la situation des deux salles résume à elle seule les incertitudes qui pèsent sur une industrie du cinéma algérien en attente de renaissance, les autorités centrales faisant depuis des lustres montre plutôt de velléités en ce domaine que d’une volonté manifeste.
Pis à Témouchent, les autorités locales sont également responsables, en particulier lorsqu’un wali a dessaisi le secteur de la culture de la gestion des projets du secteur de la culture pour la confier à une autre direction de l’exécutif sans compétence en la matière. Seule l’APC est indemne de ce cafouillage local, elle qui a attribué ses deux salles en 2009 au ministère de la Culture.
Actuellement, pour ce qui est du Colisée, après démolition des parties à rénover et leur exposition des années durant aux intempéries, l’intervention d’un bureau d’études spécialisé en matière de rénovation des structures du vieux a été rendu nécessaire afin de préciser la nature des travaux de renforcement préalable. Il faudra en conséquence attendre ses préconisations pour le démarrage des travaux.
Pour ce qui est de la salle Soumman, devenue un superbe bijou de salle de cinéma de 360 places, une fois ouverte sur injonction pour des projections durant les Jeux méditerranéens, il a été difficile de la refermer.
De la sorte, ce sont les enfants qui s’y pressent tous les mardis pour assister à des projections sur grand écran et en dolby stéréo, cela grâce à la mobilisation du personnel du secteur (accueil, surveillance, projection, entretien et nettoiement).
De cette salle et d’autres dépendra indubitablement l’avenir du cinéma algérien tant il est intrinsèquement lié à la distribution pour amortir les frais de production d’un film. A cet égard, signalons que, suite à la récente proposition de loi sur le cinéma, un appel a été lancé pour que celle-ci soit repensée afin de «mettre au cœur du sujet, le public.
Comment donner envie aux spectateurs d’aller au cinéma, comment l’initier, dans quelles salles, avec quels films nationaux et internationaux. Tout doit-être repensé à l’aune du spectateur d’Alger, de Tamanrasset, de Annaba, de Sidi Bel Abbès ou de Guelma».
En effet, si jusqu’aux années 1990, le cinéma n’avait que la maigre programmation de «l’Unique» pour rivaliser avec le grand écran, aujourd’hui, il y a les Netflix et autres canaux de diffusion performants, avec la disponibilité des films à profusion et sans censure bête et méchante.
C’est dire si la manifestation d’un exploitant demeure hypothétique à Témouchent, comme ailleurs, si on lui refuse une programmation variée en genres et en qualité qui puisse attire un nombre conséquent de spectateurs et rivaliser efficacement avec le home-cinéma devenu une tradition bien ancrée en notre pays, les rues et les boulevards de nos villes étant désertées dès la tombée du soir.