La forte médiatisation de la guerre menée depuis le 7 octobre dernier par l’armée sioniste contre les Palestiniens à Ghaza a eu un effet considérable sur l’opinion internationale.
Cette dernière a fini, enfin, par réagir aux massacres perpétrés contre des milliers d’innocents, après un long silence, grâce aux efforts soutenus d’une presse engagée sur le champ de bataille, à l’échelle arabe et à l’étranger. Il était question d’un combat mené sans relâche face à la partialité flagrante des médias occidentaux. Il faut dire que la volonté de montrer le vrai visage de l’Etat sioniste a été capitale, car il s’agissait avant tout d’une guerre d’images.
Ces images, que ce soient des photos, des films ou des documentaires, étaient d’une grande importance pour faire comprendre au monde l’ampleur du drame palestinien depuis bien avant la Nakba de 1948 jusqu’à nos jours, avec ses conséquences sur un peuple meurtri, mais surtout sur des générations d’enfants qui demeurent les principales victimes.
Mais, il est vraiment remarquable de voir comment les enfants palestiniens qui ont vécu les guerres ont développé une conscience face aux défis que leur impose l’occupation sioniste, déployant tous les moyens pour faire barrage à leurs rêves et leurs aspirations. L’exemple est illustré, ces derniers temps, dans une vidéo symbolique tirée du film Little Palestine - Journal d’un siège du réalisateur palestinien Abdallah Al Khatib, devenue très populaire, au point d’enregistrer des records de vue sur internet et sur les réseaux sociaux.
On y voit des enfants sortir d’une école du camp des réfugiés de Yarmouk en Syrie, tout en courant en direction de la caméra, pour exprimer leurs «rêves» qui sont réellement des besoins anodins et naturels, tels manger un sandwich au poulet, un chawarma ou du sucre. D’autres avancent des choses plus sérieuses, comme «le camp redevienne comme avant», ou «voir ma mère».
Des gosses ont exprimé ce qui semble être des vœux, comme «mon père revienne», «briser le siège», ou «tous les prisonniers soient libres». Mais on entend un gamin rêver, en riant, que «mon frère revienne à la vie, car il me manque».
Une vidéo qui synthétise ce qui demeure le plus enfantin chez tout être humain, celui de rêver en dépit de ses conditions de vie et du lieu où il se trouve. Mais elle illustre également l’ampleur de la guerre et des sièges qui ont affecté l’enfance chez ces jeunes au point de confondre les rêves avec les besoins.
Un peu partout à Ghaza comme en Cisjordanie et dans les camps de réfugiés éparpillés entre le Liban, la Syrie, la Jordanie, les petits Palestiniens, qui continuent de vivre dans la peur, rêvent plutôt de pouvoir aller à l’école sans craindre les bombardements, les agressions et les arrestations arbitraires.
Ils rêvent d’écoles aux classes bien décorées, éclairées et équipées pour supporter la chaleur en été et le froid en hiver, mais aussi de bibliothèques, de salles d’informatique et de terrains de sport. Malheureusement, face à la situation qui prévaut à Ghaza, plus de 200 écoles ont subi des dégâts importants.
Le secteur de l’éducation est sinistré et la guerre qui se poursuit encore empêche toute activité pédagogique. C’est pourtant le principal moyen que les experts conseillent d’instaurer pour aider ces enfants à surmonter cette situation de guerre et faire face aux risques de traumatismes, «tout en préservant leurs capacités à apprendre et atténuer les effets négatifs de la violence sur leurs personnalités».
Ce sera la voie du salut pour ces enfants, ce qui leur permettra d’être ambitieux et positifs. Ceci à condition que la guerre cesse un jour. C’est le rêve de tout le monde.