Réunion entre les préfets et les consuls d'Algérie : La question des OQTF au menu

03/04/2025 mis à jour: 14:05
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Après plusieurs mois de brouille diplomatique et de crise inédite entre Alger et Paris,  les deux pays ont décidé de renouer le dialogue. 

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont tracé une feuille  de route pour relancer cette  relation bilatérale. Plusieurs secteurs  sont concernés et parmi les dossiers prioritaires figurent  la coopération  judiciaire, l'immigration  et la mémoire. 

Selon des médias français, Emmanuel Macron a, au lendemain de son entretien téléphonique  avec son homologue algérien, réuni les  ministres directement concernés par la relance des relations avec l'Algérie,  dont  Gérard Darmanin ministre de la Justice, Jean-Noël Barrot,  premier responsable des Affaires étrangères, Bruno Retailleau  du département de l'Intérieur, Eric Lombard  de l'Economie et Rachida Dati,  ministre de la Culture.  

Le ministre des Affaires étrangères est attendu le 6 avril à Alger,  alors qu'une  visite du garde des Sceaux est également prévue ultérieurement, selon le communiqué commun des présidences algérienne et française publié lundi. Bruno Retailleau, qui trouve toujours un moyen de parler de l'Algérie en mal  et avec des menaces à peine voilées,  a tempéré, ces derniers jours, ses propos. 

Loin des critiques acerbes, il a affirmé, mardi dernier,  avoir bon espoir que l'Algérie applique «strictement» l'accord migratoire  bilatéral de 1994.  Un accord   qui concerne notamment  les expulsions d'Algériens sous obligation de quitter le territoire  français (OQTF). 

A cet effet, le ministre de l'Intérieur a annoncé avoir convoqué,  dès la semaine prochaine,  une réunion inédite  entre les préfets et les consuls algériens pour régler ces questions-là.  D'après TSA, depuis quelques semaines, les expulsions sont à l’arrêt en raison des tensions entre les deux pays. Mais elles pourraient reprendre prochainement. 

A titre de rappel, Bruno Retailleau avait dressé  une liste  de soixante noms  des ressortissants algériens à expulser de France, mais l'Algérie a refusé  de donner suite  à cette liste d'expulsés «prioritaires» transmise par le gouvernement français exhortant celle-ci à respecter la procédure établie. Elle a rejeté dans le fond et la forme la démarche engagée par la France.  

Dans un communiqué rendu public, le ministère des Affaires étrangères   a   réaffirmé  que «l'Algérie rejette catégoriquement des menaces et des velléités d'intimidation, ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire». 

Aussi la diplomatie algérienne reproche à Paris de «remettre en cause le canal traditionnel de traitement des dossiers d’éloignement» et d’appliquer une «approche sélective (…) vis-à-vis des accords bilatéraux et internationaux liant les deux pays». 

Ainsi l'Algérie a invité les autorités françaises à «suivre le canal d'usage établi entre les préfectures et les consulats».  Nabila Amir

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