La réforme du marché financier est à nouveau sur la table des discussions. Cette question, lancinante, réussira-t-elle à s’inscrire dans le registre des réalisations du gouvernement actuel, contrairement aux multiples foucades l’ayant caractérisé par le passé sans jamais dépasser pourtant le stade des intentions et de projet sans lendemain ?
La question reste entièrement posée tant l’entreprise est loin d’être une sinécure et comporte aussi des enjeux qui ne sont pas des moindres. Une telle réforme, si elle devait en effet aboutir, devrait transformer totalement notre économie.
La privatisation des banques, la dynamisation de la Bourse d’Alger, qui reste encore à l’état embryonnaire, l’accès au crédit pour les entreprises en quête de financement, tout cela paraît être la pierre angulaire des réformes économiques dont le pays a fortement besoin à l’effet d’imprimer une croissance suffisante. La transparence est censée être le vecteur directeur de tout ce remue-ménage en question.
Mais tout cela a certes fait partie de toute la littérature qui a accompagné les projets de réformes pendant de nombreuses années. Résultat des courses, le paysage financier n’a pas réellement changé et les écueils restent grosso modo les mêmes. L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie s’est étonné devant la situation subite où la surliquidité bancaire ne profite pas à l’économie. C’est dire…
Le gouvernement a dernièrement procédé à la révision de la loi sur la monnaie et le crédit. Il s’agit là d’un changement qui ne peut passer inaperçu tant il est susceptible de transformer la chose financière par le truchement des modifications de certaines de ses dispositions. Les avantages de la nouvelle mouture ? Peu de débats ont été organisés autour de cette réforme pourtant singulière.
Hormis peut-être le cénacle de certains initiés. Bien que les grands axes qui portent cette réforme soient connus, il reste à mesurer sur le terrain les bienfaits des changements escomptés en termes des missions de contrôle de la Banque d’Algérie, de son autonomie et de son efficacité en matière de conception des politiques économiques , notamment en cette période d’inflation mondiale.
Le reste, la finance islamique, la mobilisation des crédits, la dynamisation du marché boursier, le dinar sont autant de chantiers qui requièrent toute l’attention.
Ce jeudi, une réunion s’est tenue au siège du ministère des Finances, et qui a regroupé le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) ainsi que les représentants de la Direction générale du Trésor et de la gestion comptable des opérations financières de l'Etat, selon l’APS qui reprend un communiqué de ce département ministériel.
La réunion, a-t-on souligné, a permis de passer en revue les principales actions susceptibles de redynamiser le marché financier dans le cadre d'une approche graduelle tenant compte du contexte et de l'environnement de l'économie nationale, étant donné que la confiance et la stabilité sont les piliers fondamentaux de tout marché financier.
Le ministère l’a qualifiée d’une réforme «majeure». A ce titre, le ministre des Finances, Laaziz Faid, a souligné l'importance de mettre en place des mécanismes «transparents et efficaces» pour garantir la confiance des investisseurs et des acteurs du marché et de les faire adhérer à ce processus.
Autre volet, M. Faid a, également, invité l'ensemble des parties prenantes à lancer une campagne de sensibilisation visant à promouvoir l'éducation financière parmi les investisseurs et le grand public sur les fondements du marché financier.
Cette campagne vise aussi à fournir, a-t-on affirmé, des informations pertinentes et accessibles afin d'aider les investisseurs et tous les intervenants dans le marché financier à mieux comprendre les différents aspects du marché financier et à prendre des décisions éclairées.
Il a été recommandé, selon l’APS toujours, de mettre à jour les textes réglementaires tout en les adaptant à la dynamique actuelle que connaît l'économie nationale, d'augmenter le nombre de sociétés cotées en Bourse en concertation avec les organisations professionnelles et patronales concernées, et de promouvoir l'inclusion financière comme vecteur de développement financier.