L ’arrivée au pouvoir de Donald Trump était attendue avec appréhension par le monde entier, car il est connu pour être imprévisible, partisan du chaos, qui ne respecte ni les peuples ni les Etats.
Il a déjà choqué en annonçant qu’il va occuper le canal Panama, qui appartiendrait, selon lui, aux Etats-Unis, le Groeland, riche en métaux rares et qu’il veut détacher du Danemark («ses habitants seraient heureux de devenir américains»), selon lui, et que le Canada deviendra le 51e Etat américain. Il a provoqué un choc planétaire avec ses délires. Il a chez lui un personnage aussi sinistre que lui.
Devant lui, il a annoncé qu’il va évacuer les deux millions d’habitants de Ghaza pour les déporter en Egypte et en Jordanie. Il veut provoquer une seconde Nakba après celle de 1948 qui a vu les Palestiniens quitter leurs maisons, leurs terres, obligés par la violence des colons israéliens.
Une déclaration choc faite à la Maison-Blanche en présence de Benyamin Netanyahu, qui n’en demandait pas tant. Il a été satisfait au-delà de toute espérance. Ghaza, dit-il, sera transformée en une nouvelle Riviera, prétendant que les Palestiniens sont «heureux» de sa décision. Il a pris de court même l’administration américaine qui donne l’impression d’avoir pris peur devant une telle audace à laquelle elle ne s’y attendait pas.
Dans son délire, il raconte que Ghaza deviendra territoire américain, même l’armée US ne s’y installera pas. Son secrétaire d’Etat, Marco Rubio, cherche à atténuer les propos de son chef en racontant que les Palestiniens retourneront dans leur territoire une fois que Ghaza sera reconstruite, c’est-à-dire, selon lui, dans 5 ans.
Le ministre israélien de la Défense ajoute à la confusion ambiante en demandant à l’administration israélienne de se préparer pour déporter les Palestiniens qui le demandent. Netanyahu, aux anges, trouve que c’est le plus beau projet qui ait jamais été conçu. En réalité, c’est son gendre, Jared Kushner, un juif fanatique, qui est devenu son conseiller occulte, qui a préparé, il y a de cela un an, le plan de déportation des Palestiniens, un homme qui ne brille pas par son intelligence et qui se fait désormais très discret.
De toute évidence, ce projet dément n’a trouvé nulle part un écho favorable. Le monde entier a rejeté ces inepties, notamment l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite sur laquelle Trump comptait beaucoup pour faire passer la pilule. Il n’a pas compris que si un quelconque pays arabe endosse une telle trahison, cela voudrait dire qu’il met en danger son avenir. Le duo sinistre qui a annoncé à Washington ce crime contre l’humanité, au regard du droit international et de la morale, rappelle étrangement un autre duo qui a mis le monde à feu et à sang durant la Seconde Guerre mondiale.
Il faut dire que le peuple palestinien a été abandonné à son sort depuis longtemps par ceux qui sont censés le défendre, c’est-à-dire le monde arabe. La gravité de la situation, l’extermination en cours des Palestiniens par Israël, l’arrogance sans limite et le mépris d’un psychopathe comme Netanyahu rejoint par un Trump délirant n’ont pas réussi à faire sortir les dirigeants arabes de leur léthargie. Mais le plus grave des cas est celui de Mahmoud Abbas, il est très âgé et est dépassé par les événements. Les Israéliens sont en train de l’humilier jusque dans son palais de Ramallah. Le massacre de dizaine de milliers de ses frères à Ghaza ne donne pas l’impression de l’émouvoir.
Dépassé par les événements, il refuse de tirer les leçons qui s’imposent et de céder sa place à un cadre jeune et dynamique.
Ce n’est pas ce qui manque chez les Palestiniens. Il se comporte comme tous ces dirigeants arabes qui s’accrochent au pouvoir alors que leur pays va à la dérive. Des comportements qui accentuent la solitude et la tragédie du peuple palestinien. La campagne d’extermination des innocents, lancée à Ghaza, se poursuit et se développe en Cisjordanie, particulièrement à Jénine et Jérusalem et va s’étendre. Les Israéliens ne se sentiront pas en paix tant qu’il y aura des Palestiniens.
C’est du moins ce que leur font croire leurs dirigeants. Les colons, à l’instar de l’OAS en Algérie, se comportent avec une sauvagerie sans précédent. Ils détruisent les citernes d’eau, une matière si précieuse dans cette région désertique, brûlent les véhicules et les maisons sous l’œil protecteur des militaires. D’horribles comportements qui accentuent les ressentiments des Palestiniens à leur égard.
Qui peut croire que les descendants des rescapés de l’Holocauste sont devenus eux-mêmes des bourreaux. Ceux qui doutaient de la probité morale et intellectuelle d’Israël ont fini par déchanter. Celui-ci a montré son véritable visage hideux, grand manipulateur, grand menteur. Le sionisme n’honore pas les 6 millions de juifs morts dans les chambres à gaz nazies.