Depuis son arrivée au poste de Premier ministre, Pedro Sánchez a été confronté à de nombreux défis de taille, allant de la crise économique à la question complexe de l’indépendantisme catalan. Son gouvernement a dû composer avec des coalitions fragiles, ce qui a parfois entravé sa capacité à mettre en place des réformes décisives pour l’Espagne.
Les sujets essentiels ayant dominé les débats lors des élections sont ceux de l’économie et de la politique extérieure. Le chômage élevé et les inégalités économiques persistent, soulignant ainsi la nécessité d’une gestion plus rationnelle et prudente des ressources publiques pour favoriser une croissance économique durable. Un autre point crucial concerne la question de l’unité nationale et de l’autonomie régionale, en particulier en ce qui concerne la Catalogne.
L’Espagne a traversé des périodes tumultueuses ces dernières années, avec des tensions entre le gouvernement central et certaines régions cherchant à obtenir plus d’indépendance. Trouver un équilibre entre l’unité du pays et le respect des particularités régionales reste un défi de taille.
Sur la scène internationale, la relation complexe entre l’Espagne et le Maroc a été pour lui un sujet brûlant. Les relations bilatérales ont souvent été tendues, notamment en ce qui concerne la question épineuse du Sahara occidental et les flux migratoires provenant de l’Afrique subsaharienne à travers le Maroc vers l’Europe. Le 14 mars 2022, à la surprise générale, Pedro Sánchez a adressé une lettre au roi du Maroc, Mohammed VI, exprimant son soutien au «plan d’autonomie de Rabat» pour ce territoire considéré par l’ONU comme un «territoire sous occupation» et donc à décoloniser. Il a qualifié la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara de «plus sérieuse, crédible et réaliste». Cette lettre a été rendue publique quatre jours plus tard, le 18 mars, par le biais d’un communiqué de la maison royale marocaine.
L’Espagne et l’Algérie entretenaient jusque-là des relations historiques et culturelles étroites, façonnant ainsi un lien durable entre les deux nations. Les deux pays partagent des préoccupations communes, telles que la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la gestion des flux migratoires et la stabilité en Afrique du Nord. Sous la direction du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, ces relations se sont néanmoins considérablement dégradées. Le changement brutal de la position de Madrid sur le dossier du Sahara occidental a provoqué l’ire de l’Algérie, surtout que l’Espagne est juridiquement la puissance administrante du territoire non autonome. Alger a perçu la volte-face espagnole comme un coup de poignard dans le dos.
Cela n’est pas resté sans conséquence. En effet, peu de temps après, l’Algérie a décidé de suspendre le traité d’amitié avec l’Espagne et d’interrompre toute transaction commerciale entre les deux pays. Autant dire que l’actuel président du gouvernement espagnol s’est attiré des foudres de toutes parts.
Contrairement à Pedro Sanchez, Alberto Núñez Feijóo, le leader du parti populaire (PP) et candidat à la présidence du gouvernement, s’engage à établir des relations «équilibrées» avec les nations du Maghreb dans tous les domaines. Il exprime son intention de créer une relation «excellente», stable et transparente avec l’Algérie, qu’il considère comme un «voisin, allié et ami», si jamais il accède au Palais de la Moncloa.
De plus, il affirme que les questions d’Etat devraient être débattues au Parlement. Il met en évidence l’importance de rétablir des relations équilibrées avec l’Algérie, le peuple sahraoui et l’ONU, tout comme l’ont fait ses prédécesseurs à la tête du gouvernement espagnol.
Enfin, Alberto Núñez Feijóo insiste sur l’urgence de trouver une résolution pacifique et durable à la question du Sahara occidental. L’Espagne, soutient-il, a un rôle essentiel à jouer en soutenant les efforts de médiation pour parvenir à une solution juste et durable, respectant le droit international et les droits de l’homme. Pedro Sánchez parviendra-t-il à faire oublier ses errements ? Difficile à dire. Cette élection semble être en tout cas pour lui et son parti, le PSOE, une sorte de quitte ou double.