Que signifie l’invitation officielle adressée à l’Algérie pour être «membre partenaire» des BRICS+ ? A l’issue du sommet des BRICS+ qui vient de se tenir en Russie, l’Algérie a été invitée au même titre que douze autres pays pour être «membres partenaires» et non membres à part entière de ce bloc de pays émergents.
Il faut d’abord préciser que les BRICS+, qui regroupent neuf pays hétéroclites, ne constituent pas une véritable alliance, mais plutôt un cadre de partenariat où se prennent des décisions stratégiques entérinées par un vote. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Iran sont, en effet, caractérisés par une diversité géopolitique et économique. L’Algérie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l’Indonésie, le Kazakhstan, la Malaisie, le Nigeria, la Thaïlande, la Turquie, l’Ouganda, l’Ouzbékistan et le Vietnam viennent d’être invités à être membres partenaires.
Contrairement à un membre à part entière des BRICS qui a un statut permettant une participation aux décisions et aux activités du groupe, un «membre partenaire» peut prendre part à certaines discussions et initiatives, mais sans droit de vote. Le statut de «membre partenaire» accordé à des pays qui ne sont pas membres à part entière des BRICS+ incite à une coopération accrue via une participation aux discussions et aux initiatives lancées dans le cadre de ce bloc.
Etre «membre partenaire» des BRICS+ permet de diversifier les relations économiques, renforçant ainsi le pouvoir de négociation sur la scène internationale. Les nouveaux pays partenaires des BRICS+ peuvent aussi renforcer l’attractivité des investissements dans divers secteurs, notamment dans les énergies et les technologies.
Le statut de membre partenaire pourrait aussi faciliter une future adhésion complète. L’adhésion aux BRICS+ permet une participation à des décisions importantes sur la scène internationale, augmentant le poids économique et politique. Les BRICS+ qui représentent un peu plus de 26% du PIB mondial, soit presque la puissance économique du G7, sont un sérieux concurrent des Etats-Unis et leurs alliés aussi bien sur le plan économique que géopolitique. L’axe sino-russe, qui constitue le moteur des BRICS+, tient à renforcer la coopération économique et géopolitique avec l’Algérie avec laquelle il entretient déjà des rapports de plus en plus intenses.
La coopération mutuelle, particulièrement dans le domaine des transferts de technologies, pourra donner ainsi de la substance nécessaire à l’établissement d’un partenariat diversifié et équitable. Sur le plan financier, l’Algérie avait été admise, en août dernier, comme membre de la banque des BRICS+, la Nouvelle banque du développement (NBD), créée en 2015. Les nouveaux pays partenaires des BRICS+, intégrés depuis janvier 2024, envisagent de développer un système de paiement alternatif au dollar pour leurs transactions commerciales.
Des initiatives sont déjà en cours, comme l’utilisation croissante de devises locales, notamment le yuan et le réal brésilien, pour éviter la conversion en dollars. Ce puissant levier financier vise à renforcer l’autonomie économique des BRICS+ et à amoindrir l’immense influence du dollar dans le commerce international, particulièrement dans le domaine énergétique.