La nouvelle donne, qui a marqué ces dernières années, c'est que le grand public s'intéresse de plus en plus aux questions qui agitent la scène politique internationale.
Cette tendance s'est accentuée avec la globalisation et les nouveaux moyens de communication, y compris les réseaux sociaux, dont nul ne peut contester l'impact sur les jeunes et moins jeunes et qui reste, néanmoins, un moyen effrayant de domination, puits sans fond gorgé de dérives.
Dans le flux impressionnant de «nouvelles» qui nous submergent, il est difficile de s'y retrouver, de discerner, encore moins de distinguer le vrai du faux, d'opter pour l'utile ou le futile, tant la désinformation a la partie belle.
La mondialisation, qu'on subit à notre corps défendant, impose son diktat en injectant ce qu'il faut de haine pour manœuvrer, en inventant même les forces du mal, comme un épouvantail, en sommant tout le monde d' accepter son sort.
Avouons, cependant, que les manipulations, ce n'est pas la meilleure manière d'aider le public à décrypter les événements. Bien au contraire, leur rôle est de brouiller les pistes. On constate que depuis le conflit russo-ukrainien, certaines chaînes françaises ont opté pour le parti pris de l'Ukraine et ne s'en cachent pas.
C'est leur choix. Des généraux retraités et autres «spécialistes» dont des expatriés ukrainiens, invités sur les plateaux auto-proclamés experts, stratèges de guerre, annoncent, épisodiquement, une victoire imminente de Kiev sur Moscou, qui n'est jamais venue.
Ce grave discrédit auprès du public ne semble guère les affecter, car ils persévèrent dans leur ligne directrice en piétinant l'éthique et les règles admises, dans une info objective et professionnelle.
L'histoire contemporaine nous a montré aussi qu'on a utilisé le moindre prétexte ,pour justifier l'acte agressif, comme on l'a fait jadis pour le coup d'éventail du dey d'Alger, qui a suscité l'invasion française en Algérie en 1830, donnant lieu à une longue et sombre colonisation qui a duré 132 ans .
Actuellement, au Niger et dans tout le Sahel tourmenté, les Occidentaux s'escriment, soi-disant, à sauver la démocratie, alors que tout le monde sait qu'ils s'emploient farouchement à sauver l'ordre établi à Niamey par eux, pour préserver ainsi leurs immenses intérêts dans ce pays très convoité pour ses richesses et sa position géostratégique. Les médias, occidentaux, pas tous, au mépris de toute déontologie, baignent dans les supercheries et les contre- vérités en déformant honteusement la réalité.
Les Français ont-ils oublié leur lugubre rôle en Libye en 2011 où le colonel Kadhafi a été assassiné en direct, lui qui présidait aux destinées de ce pays depuis des années et auquel les Occidentaux faisaient les yeux doux jusqu'au moment où il est devenu une menace pour leurs intérêts ?
Les médias et l'Otan saluaient cet acte barbare comme un trophée de guerre, alors que c'est un crime de guerre, puisque le leader libyen était fait prisonnier avant d'être froidement abattu devant les caméras !!!
Cet assassinat a plongé tout un pays dans le chaos et la désolation. Au lieu de la démocratie, qu'ils prétendaient offrir à ce pays, ils ont instauré une guerre civile innommable, qui dure depuis douze ans et ce n'est pas fini, puisque la mèche semble être opportunément rallumée ces derniers temps !!
L'implication du président français de l'époque et de son acolyte BHL dans ce crime abject a été clairement établie, mais sans lendemain, car les médias à leur solde avaient leurré tout leur monde en donnant une autre trajectoire à cet événement qui a pourtant secoué le monde entier Toujours dans le sillage des tromperies, quelques années avant ce triste épisode, en 2003 exactement, on a eu droit à la grande blague du siècle à travers la fameuse histoire«des armes de destruction massive» que l'Irak détiendrait, mais qui allait s'avérer une bien sordide entourloupette américaine pour justifier l'envahissement et l'anéantissement de l'Irak sur ordre de Georges Bush junior.
Quand le massacre fut accompli et le mensonge découvert, mais préalablement bien couvert par les médias américains, le va-t-en guerre, général exécutant, Colin Powel, secrétaire américain à la Défense, est venu à la tribune pour expliquer que ladite arme supposée de destruction massive n'était qu'un simple pétard mouillé.
Malgré les destructions, dans un Irak dévasté et les milliers de morts, pas de stupeur, pas de compassion, ni de gêne dans les rangs !! Faisant son mea culpa, Powel présenta ses excuses à son pays et à ses supérieurs, mais n'a pas livré un traître mot en direction du peuple irakien, meurtri, ni un signe à l'adresse de son pays anéanti et exsangue.
En parlant de l'infantilisation et des manipulations des masses, on peut citer les performances «inouïes» de Mohamed Saïd Sahaf, fantasque ministre de l'Information irakien sous Saddam, dont les exhibitions télévisuelles étaient devenues des shows très attendus.
Qui ne se rappelle de cet informateur, qui brilla comme personne dans la désinformation et le ridicule lors de la guerre du Golfe ll en 2003. Il déblatérait sur les capacités guerrières «pulvérisantes» de son pays, alors que ce n'était que de la poudre aux yeux, de la propagande stérile, de parti sclérosé et des paroles creuses qui font plus pleurer que rire. Jusqu'au dernier jour, ce ministre «original» ne cessait d'annoncer la déroute des Américains.
Droit dans ses bottes, imperturbable, il fixait la caméra, bien concentré, sans ciller ni regarder au loin, où un char US fonçait sur la ville. La vérité a vite mis à nu cette façon d'agir, en racontant des sornettes à son pays qui en a souffert en le payant chèrement. Jusqu'à la dernière minute, Sahaf resta enlisé dans ses mensonges, devenant une pièce «rare» dans son domaine.
Il fut le dernier à rendre l'antenne, puis disparu sans que personne sache où il a atterri. Il fit partie cependant des 52 wanted irakiens les plus recherchés. On ne sait si cela suffisait à son bonheur ou à gonfler son moral sérieusement perturbé !
Arrêté, qu'aurait il avoué aux forces américaines ? Il dirait peut-être qu'il s'est inspiré dans ses mensonges à Londres comme à Washington, et que ce n'est pas lui tout de même qui a inventé les armes de destruction massive. «A menteur, menteur et demi et que malgré tout son art, il n'arrivera jamais à la cheville des grands maîtres de la désinformation !!»