Le Parlement est plus que jamais à forte domination masculine, puisqu’aux élections législatives du 12 juin dernier, seules 34 femmes ont pu décrocher un siège à l’hémicycle Zighout Youcef.
Le recul de la présence de la femme au sein du Parlement est confirmé par les derniers résultats des élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. En effet, seulement deux femmes ont pu siéger à la Chambre haute du Parlement à l’issue de ces élections sénatoriales, tenues samedi dernier.
C’est une régression significative pour un pays qui, au terme des législatives de 2012, trônait au sommet du classement des pays arabe en matière de représentation féminine dans les Parlements nationaux. Aujourd’hui, la représentation des femmes au sein du Parlement dans ses deux Chambres a enregistré un recul jamais connu auparavant.
Le Parlement est plus que jamais à forte domination masculine, puisqu’aux élections législatives du 12 juin dernier, seules 34 femmes ont pu décrocher un siège à l’hémicycle Zighout Youcef. Cela représente 8% du nombre global des députés. La femme était également beaucoup moins présente dans les assemblées locales issues des élections anticipées du 27 novembre dernier.
Certains observateurs et des constitutionnalistes mettent en exergue le caractère conservateur de la société algérienne, qui prend toujours le dessus. A cela s’ajoute l’annulation du système des quotas qui facilite l’exclusion de la femme, notamment par l’absence de classement sur les listes. Certes, le système des quotas n’était pas la solution, mais au moins cette politique encourageait, de l’avis de beaucoup d’observateurs, la représentation de la femme.
Pour le sociologue Mohamed Mebtoul, de l’université d’Oran, il ne faut pas se voiler la face : «Nous vivons encore dans une société patriarcale toujours forte dans son fonctionnement et le chemin à parcourir pour parvenir à une parité homme-femme reste encore long.» Aujourd’hui, comme par le passé, la femme ne trouve pas sa place dans les partis politiques, notamment dans les régions de l’intérieur et du sud du pays.
L’autre élément ayant caractérisé ces dernières élections est l’émergence des indépendants qui constituent actuellement la deuxième force politique dans le pays. En effet, ces candidats indépendants ont créé, ce samedi, la surprise en parvenant à accéder à la deuxième place. Ils ont arraché 13 sièges, ce qui leur permet de constituer un groupe parlementaire au Conseil de la nation.
Une première dans l’histoire des élections sénatoriales algériennes. A la question de savoir s’ils ambitionnent de créer un parti politique, un député n’écarte pas cette éventualité, mais pas dans l’immédiat. «Cette question a été soulevée et débattue à plusieurs reprises, mais la création d’un parti dans l’immédiat n’est pas à l’ordre du jour», tranche nos sources. Certes, la configuration politique n’a pas changé, puisque la disposition des forces politiques reste la même avec le FLN et le RND en tête.
Ces derniers se disent d’ailleurs satisfaits des résultats obtenus au terme du scrutin de samedi dernier. «Nous sommes toujours premiers», se réjouit la direction du FLN. Il faut rappeler que l’ex-parti unique a arraché 26 sièges, se plaçant ainsi à la première place, loin derrière le RND qui a arraché 11 sièges.
De l’avis même de ses militants, le RND a perdu du terrain et nettement reculé, mais la direction affiche un satisfecit du fait qu’elle a pu sauvegarder son statut de deuxième force politique au sein de la Chambre haute du Parlement avec 19 membres.
Enfin, le parti ayant essuyé un échec cuisant est le MSP. Ce parti qui ambitionnait de rafler la mise avec l’objectif d’un minimum d’une dizaine de membres qui lui permettrait de constituer son propre groupe parlementaire s’est contenté d’un seul siège.