Réforme du Conseil de sécurité de l’ONU : L’Algérie mobilise l’Union africaine

19/02/2024 mis à jour: 23:55
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Photo : D. R.

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, appelle à faire face aux différentes tentatives visant à saper le processus de réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et à renforcer la position africaine commune pour réparer l’injustice historique à l’encontre du continent africain.

L’Algérie souligne à nouveau l’impérieuse nécessité d’accélérer le processus de réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. A Addis-Abeba où il a pris part à la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a réitéré, en tant que représentant du président Abdelmadjid Tebboune, l’engagement infaillible de l’Algérie en faveur d’une réforme sérieuse et globale de cet organe décisionnel des Nations unies.

Dans une allocution prononcée à l’ouverture de la réunion du Comité des Dix sur la réforme du Conseil de sécurité, M. Attaf assure que l’Algérie compte bien «contribuer avec sincérité et loyauté aux efforts collectifs visant à mobiliser davantage de soutien international à la position africaine commune et à œuvrer, en étroite coordination avec nos frères, pour réaliser une avancée tangible dans le cadre du processus de négociation sous l’égide de notre organisation onusienne».

Une réforme qui, précise-t-il, doit être «globale, équilibrée et intégrée». Le chef de la diplomatie algérienne réaffirme, dans le même sillage, le soutien de l’Algérie aux conclusions du Sommet d’Oyala qui s’est tenu en novembre 2023 en Guinée équatoriale.

Ainsi, pour faire avancer cet objectif de réforme, l’Algérie, souligne-t-il, tend à «œuvrer de concert avec la République de Sierra Leone, pays frère, au niveau du Conseil de sécurité, pour tenir une réunion ministérielle de haut niveau entre le groupe des Dix et les cinq Etats membres permanents, et ce, en marge de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU».

M. Attaf évoque un autre cadre que l’Algérie compte utiliser pour réajuster la stratégie africaine visant à réformer le Conseil de sécurité. Il s’agit de la 12e réunion ministérielle du Comité des Dix qui se tiendra à Alger en juin prochain.

«Ce sera une occasion renouvelée pour évaluer le processus de négociation et d’adapter la stratégie de notre action aux développements qui pourraient intervenir dans le contexte d’un regain d’intérêt international pour la question de la réforme du Conseil de sécurité».

Réparer une injustice historique

L’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, rappelle ses priorités pour l’Afrique, telles que le président Tebboune les a présentées dans son discours à la 78e Assemblée générale des Nations unies en septembre 2023.

Ainsi, M. Attaf invite les pays africains et plus particulièrement le Comité des Dix à «focaliser les efforts collectifs dans les prochaines étapes, sur trois priorités, la première étant la nécessité de faire face aux différentes tentatives visant à saper le processus de réforme, d’affaiblir ou de disperser les positions, notamment la position africaine commune, unique dans ses buts et objectifs et par son authenticité et son engagement pour réparer l’injustice historique à l’encontre de notre continent africain».

Il appelle aussi à «la cristallisation d’un projet de réforme globale, équilibré et intégré qui va au-delà du cadre d’élargissement de la qualité de membre et doit englober l’ensemble des questions thématiques relatives aux méthodes de travail du Conseil et à la manière de traiter les différentes questions soulevées et inscrites dans son agenda».

Le chef de la diplomatie algérienne insiste également sur «l’impératif de se conformer au mandat approuvé par l’Assemblée générale (AG) de l’ONU, de s’inspirer des négociations gouvernementales tenues dans cet hémicycle en tant que cadre rassembleur et consensuel pour la prise en charge du dossier de réforme du Conseil de sécurité, et de rejeter toute tentative de déprécier ce cadre ou de le marginaliser pour le compte d’initiatives individuelles qui rendraient impossible la réalisation d’un consensus entre les Etats membres».

Le Consensus d’Ezulwini

«Ce sont ces défis mêmes auxquels nous devons nous préparer collectivement et en un seul rang, en adhérant à ce dont nous avons convenu à travers la Déclaration de Syrte et le Consensus d’Ezulwini (adopté en mars 2005, ndrl)», souligne M. Attaf. Adopté en mars 2005, le Consensus d’Ezulwini est considéré comme la position commune des Etats africains sur la réforme de l’ONU.

Cette position consiste à demander pour l’Afrique 2 nouveaux sièges permanents avec droit de veto et 2 sièges non permanents. Le ministre des Affaires étrangères souligne, par ailleurs, lors d’une réunion interministérielle du Groupe des Etats africains membres du Conseil de sécurité de l’ONU (A3), (l’Algérie, la Sierra Leone et le Mozambique) l’importance de renforcer «la coordination des positions» et d’«unifier les efforts communs pour préserver les intérêts des pays et du continent africain» et de «défendre les différentes causes justes en Afrique et dans le monde, à la lumière des résultats du processus d’Oran qui joue un rôle central dans l’unification de la position africaine au niveau international, notamment au sein du Conseil de sécurité».

«Les trois ministres ont convenu, à cet effet, d’une série de propositions pratiques visant à renforcer la concertation et la coordination à tous les niveaux pour une influence positive des pays africains au sein du Conseil de sécurité. Ils ont, en outre, convenu d’œuvrer à impulser davantage la question de la réforme de cet organe principal des Nations unies, sur la base de la position africaine unifiée», précise un communiqué du MAE.

La cause palestinienne et ce qui se passe actuellement à Ghaza a, faut-il le souligner, fait l’objet de «discussions approfondies au cours desquelles les membres du groupe ont réaffirmé leur soutien au projet de résolution initié par l’Algérie visant à activer les mesures provisoires de la Cour internationale de justice (CIJ) afin d’imposer l’arrêt de l’agression sioniste et de mettre fin au génocide contre le peuple palestinien frère».

Ahmed Attaf a salué «les progrès réalisés dans le renforcement de la coordination entre les Etats africains au sein du Conseil de sécurité et de leur influence au sein de cette instance onusienne centrale». Il appelle à «préserver cette dynamique que connaît l’action africaine commune dans le soutien aux causes justes dans le monde, à leur tête la cause palestinienne et la question de décolonisation du Sahara occidental». 
 

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