La mise en œuvre des réductions de production pétrolières ce mois-ci, et l’annonce de coupes supplémentaires dès le mois prochain, par l’Arabie Saoudite, la Russie et l’Algérie devraient aider à stabiliser les prix et à équilibrer le marché pétrolier, fortement perturbé par les incertitudes économiques et les interférences géopolitiques.
L’Arabie Saoudite, qui s’attache à coordonner ses efforts avec la Russie pour équilibrer le marché, a de nouveau repoussé les appels américains à augmenter la production, et les critiques ciblant la coopération avec la Russie. Le ministre saoudien en charge du secteur pétrolier a déclaré, hier que les nouvelles réductions conjointes de la production de pétrole convenues par la Russie et l’Arabie Saoudite cette semaine avaient de nouveau prouvé que «les sceptiques avaient tort». Le prince Abdelaziz a déclaré, hier, lors d’un séminaire de l’Opep que l’Alliance ferait «tout ce qui est nécessaire» pour soutenir le marché.
Les réductions supplémentaires du pétrole «devraient suffire à équilibrer le marché pétrolier» a déclaré pour sa part, à la presse le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al Mazrouei.
Hier, les prix du pétrole se maintenaient sur une courbe ascendante, en dépit d’un petit recul constaté en début de cotation par rapport à l’envolée des cours mardi. Les prix du pétrole brut continuent de réagir positivement à l’annonce par l’Arabie Saoudite d’une prolongation de sa réduction volontaire de 1 million de bpj de production jusqu’en août et probablement au-delà, ainsi qu’à la décision de Russie et de l’Algérie de procéder à des coupes volontaires pour réduire leurs niveaux de production et d’exportation en août de 500 000 bpj et 20 000 bpj, respectivement.
Des annonces de réduction de production et d’exportation qui devraient entraîner, une baisse combinée de 5,36 millions de bpj à partir d’août 2022, soit 5% de la production mondiale de pétrole. Cela s’ajoute aux coupes décidées au sein de l’Opep+ pour 2023 et 2024. Mardi, les contrats à terme sur le Brent avaient augmenté à 1,60 dollars, à 76,25 dollars le baril.
Le brut américain West Texas Intermediate gagnait 1,44 dollar de plus, s’établissant à 71,23 dollars. Hier, les cours ont légèrement reculé en début de cotation mais ont à nouveau progressé en cours de journée, se maintenant quasiment au même niveau que la veille. «Cette réduction volontaire supplémentaire vient renforcer les efforts de précaution déployés par les pays de l’Opep+, dans le but de soutenir la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier», ont déclaré mardi des sources saoudiennes. «De toute évidence, les Saoudiens prennent des mesures proactives et préventives pour stabiliser le prix du pétrole brut et voir des gains atteindre 80 dollars le baril pour soutenir leurs budgets nationaux», ont estimé des analystes.
L’Arabie Saoudite a en outre déclaré que les nouvelles coupes pétrolières montrent que le travail d’équipe avec la Russie est solide. La coopération pétrolière russo-saoudienne se poursuit dans le cadre de l’alliance Opep+, qui fera «tout ce qui est nécessaire» pour soutenir le marché, a déclaré, hier, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salman, lors d’une conférence.
Dans ce contexte, l’Algérie a décidé, pour sa part, de procéder à une réduction additionnelle de sa production de 20 000 barils par jour durant le mois d’août prochain, afin de soutenir l’équilibre des marchés pétroliers, a annoncé lundi le ministère de l’Energie et des Mines dans un communiqué. «Dans le cadre des efforts communs menés par les pays de l’Opep+ et en appui aux réductions supplémentaires annoncées par le Royaume d’Arabie Saoudite et la Fédération de Russie afin de soutenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers, l’Algérie décide de procéder à une réduction additionnelle de sa production de 20 000 b/j entre le 1er et le 31 août 2023», souligne la même source.
Cette réduction additionnelle s’ajoute à la baisse volontaire de 48.000 b/j décidée en avril dernier, souligne la même source. Ainsi, pour le mois d’août 2023, la production de l’Algérie s’établira à 940 000 b/j, précise encore le ministère dans le communiqué.