Une peine de 5 ans de prison ferme a été infligée, hier, à Noureddine Bedoui, ancien Premier ministre, et Abdelmalek Boudiaf, ancien ministre de la Santé, poursuivis en tant que walis de Constantine entre 2002 et 2013, pour des faits liés à la réalisation de l’aérogare de la wilaya. Ils ont tous deux été blanchis des délits de «dilapidation de deniers publics», mais reconnus coupables «d’abus de fonction» et d’«octroi d’indus avantages», alors que leur prédécesseur, Tahar Sekrane (2002-2005), a bénéficié de la relaxe.
Le pôle financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a rendu hier ses décisions relatives au procès de Noureddine Bedoui, dernier Premier ministre, sous le défunt Président déchu, Abdelmalek Boudiaf, ancien ministre de la Santé, et Tahar Sekrane, poursuivis en tant qu’anciens walis de Constantine (1999-2013) avec plus d’une trentaine d’autres prévenus, des cadres de l’administration locale, des bureaux d’études et des entreprises de réalisation privées et publiques.
Ainsi, après de longues auditions, le réquisitoire, les plaidoiries et la mise en délibéré de l’affaire sous quinzaine, le 12 juin dernier, Noureddine Bedoui et Abdelmalek Boudiaf ont été condamnés à une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars, après avoir été reconnus coupables «d’abus de fonction» et d’«octroi d’indus avantages» et bénéficié de la relaxe pour les faits «de dilapidation de deniers publics», dans le cadre de l’affaire de réalisation de l’aérogare de Constantine, qui a duré plus de 11 ans au lieu de 48 mois et absorbé plus de 3,5 milliards de dinars au lieu de 441 millions de dinars prévus initialement.
En liberté, leur prédécesseur, Tahar Sekrane, (2002-2005) ainsi que le secrétaire général, Youcef Aziz, ont été blanchis de tous les faits qui leur sont reprochés et bénéficié de la relaxe. La même décision a concerné plus d’une vingtaine de prévenus qui ont vu les charges retenues contre eux tomber une à une, alors qu’une dizaine d’autres ont été condamnés à des peines allant d’un an avec sursis à 2 ans de prison ferme assorties d’amendes d’un montant allant de 100 000 DA à 1 millions de dinars.
Le tribunal a par ailleurs ordonné la levée de la saisie sur les biens et comptes décidée par la juge d’instruction, ainsi que la mesure du contrôle judiciaire et rejeté tous les vices de forme soulevés par les avocats mais aussi la constitution de la wilaya de Constantine en tant que partie civile. Seul le Trésor public a gardé cette qualité et la condamnation de Noureddine Bedoui et Abdelmalek Boudiaf au paiement de la somme d’un million de dinars, pour chacun d’entre eux, au titre de dédommagement du préjudice subi a été confirmée.
Les autres prévenus condamnés doivent verser au Trésor public 100 000 DA, 2 millions de dinars, 30 millions de dinars, 3 millions de dinars, 13 millions de dinars et un million de dinars, soit plus de 49 millions de dinars sans compter ceux auxquels il faut ajouter les 2 millions de dinars, infligés à Bedoui et à Boudiaf.
Ces deux derniers, faut-il le rappeler, ont déjà été jugés par la même juridiction, avec les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que de nombreux ministres des deux gouvernements pour avoir accordé, en tant que walis de Constantine, «d’indus avantages» à la société KouGC, appartenant aux frères Kouninef.
Bedoui a écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt à l’audience, alors que Boudiaf avait été condamné (avec son épouse et ses enfants) à une peine de 7 ans de prison ferme assortie d’une amende de 4 millions de dinars et la confiscation de tous ses biens mobiliers et immobiliers pour «blanchiment d’argent» «trafic d’influence» et «perception d’indus avantages» .