Elaboré par l'Union internationale du gaz (IGU), la Snam et son partenaire Rystad Energy, le rapport mondial sur le gaz 2023 précise que «le marché mondial du gaz se trouve toujours dans un équilibre instable en 2023».
Le niveau insuffisant d’investissement dans le gaz naturel et l’incertitude sans précédent concernant la demande mettent en danger la transition énergétique, compromettant l’abordabilité, la sécurité et la durabilité de l’énergie, estiment les rédacteurs de l’édition 2023 du rapport mondial sur le gaz (GGR). «Les divergences importantes entre les perspectives de la demande internationale d’énergie et de gaz par rapport aux faibles investissements dans le gaz naturel, les gaz à faible émission de carbone et les gaz renouvelables alimentent le risque d’aggravation des chocs énergétiques d’ici 2030 et au-delà», note le rapport.
Elaboré par l'Union internationale du gaz (IGU), la Snam et son partenaire Rystad Energy, le rapport mondial sur le gaz 2023 souligne qu’«après avoir fait preuve d’une grande résilience face aux chocs extrêmes jusqu’en 2022, l’industrie gazière mondiale est sortie de l’année la plus turbulente de son histoire. Pourtant, le marché mondial du gaz se trouve toujours dans un équilibre instable en 2023».
Le rapport souligne en outre que «le marché du gaz reste sous-approvisionné et très sensible aux fluctuations de l’offre et de la demande». Selon le document, 2022 est devenue l’année la plus turbulente de l’histoire de l’industrie gazière, marquée par des chocs d’offre et de prix sans précédent.
En 2023, alors que l’offre reste tendue et les perspectives de demande incertaines, le marché est entré dans un équilibre «instable», restant très sensible à tout mouvement du côté de l’offre ou de la demande. «Avant la crise énergétique, l’accent politique était mis sur la durabilité. Cependant, cela diminuait également la priorité en matière de sécurité et d’abordabilité, car ces deux éléments semblaient être assurés à l’époque, jusqu’à ce qu’ils redeviennent la priorité en 2022», souligne le rapport.
Résultat annuel incertain
Le premier semestre 2023 a été marqué par une légère reprise de l’approvisionnement mondial en gaz, mais le résultat annuel final reste incertain ajoutent les rédacteurs du document : «Les prix du gaz ont baissé en 2023, en grande partie en raison des ajustements de la demande en Europe et en Asie, mais ils restent supérieurs aux niveaux d’avant la crise du Covid et de l’énergie.»
Dans ce contexte, la pénurie de l'offre mondiale, qui a été la principale cause des chocs de l'année dernière, persiste, estime-t-on dans le rapport, qui indique que le marché est dans un état d'équilibre fragile et instable. Une situation due à la contraction de la demande, à la croissance marginale de l’offre et à la saturation des infrastructures.
Selon le document, le GNL a joué un rôle crucial permettant de traverser la crise du gaz, et jouant un rôle-clé dans la compensation de la pénurie en Europe, avec une croissance des échanges commerciaux de 4%. Ainsi, en 2022, les importations européennes de gaz naturel se sont déplacées des gazoducs russes vers le GNL.
Ceci a entraîné une augmentation de 69% de ses importations de GNL, soit 124 millions de tonnes (169 Gm3) ce qui a fait de l'Europe le plus grand marché importateur, le continent ayant absorbé une part importante du volume mondial de GNL en surenchérissant sur les autres clients.
Environ deux tiers des volumes supplémentaires (~30 millions de tonnes) provenaient des Etats-Unis. Selon le rapport, le gaz naturel, l'hydrogène vert et bleu
(y compris les dérivés comme l'ammoniac propre), (…) joueront un rôle de plus en plus important dans une transition réalisable et juste, offrant une option de décarbonisation viable dans de nombreuses sphères, telles que la production d'électricité, besoins en réactifs/matières premières, chauffage et transport lourd, «à condition qu'ils soient accessibles en quantités suffisantes et rentables».