«La hausse de la production de pétrole résultant de l’assouplissement des mesures de réduction début 2024 devrait contribuer à une croissance plus rapide en Algérie», analyse la Banque mondiale dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales pour 2024, publié début janvier.
La croissance de la région MENA a fortement ralenti en 2023 pour s’établir à 1,9%. Dans les pays exportateurs, le secteur pétrolier s’est nettement affaibli en raison des réductions de la production. Selon les estimations, la croissance des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a fortement chuté en 2023, du fait de la baisse de la production pétrolière qui a plus que neutralisé la vigueur de l’activité du secteur non pétrolier.
Dans les autres pays exportateurs de pétrole, la croissance a repris dans ceux qui ont été exemptés de l’accord de réduction de la production de l’OPEP.» Tel est le constat de la Banque mondiale (BM) dans son rapport publié le 9 janvier sur les perspectives économiques mondiales pour 2024. Les rédacteurs de ce rapport notent que, dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le récent conflit a «amplifié l’incertitude géopolitique et politique et freiné le tourisme, en particulier dans les pays voisins».
«La région était déjà en proie à de multiples difficultés, notamment des baisses de la production pétrolière, une inflation élevée et une activité limitée du secteur privé dans les économies importatrices de pétrole», a-t-elle commenté. Présentant les perspectives de croissance dans cette région, la BM soulignera que la croissance devrait remonter à 3,5 % en 2024 et 2025.
«L’inflation alimentaire, y a-t-on précisé, est restée résolument élevée, tandis que d’importantes dépréciations monétaires ont accentué l’inflation globale.» Les pronostics affichent des niveaux de croissance relativement bas pour l’Algérie en enregistrant des taux prévisionnels de 2,6% en 2024 et 2025.
En Egypte, on estime que la croissance s’est ralentie au cours de l’exercice 2022/2023 (juillet 2022 à juin 2023) en raison des restrictions à l’importation, de la baisse du pouvoir d’achat des ménages et de l’atonie de l’activité des entreprises. «En supposant qu’il ne s’aggrave pas, la croissance dans la région MENA devrait remonter à 3,5% en 2024 et 2025.
Les prévisions ont été revues à la hausse par rapport à ce qui était attendu en juin, compte tenu d’une croissance plus forte que prévu parmi les exportateurs de pétrole, soutenue par le rebond de l’activité de ce secteur. Dans les pays du CCG, la croissance devrait atteindre 3,6% en 2024 et 3,8% en 2025.
En Arabie Saoudite, la croissance devrait repartir à la hausse en raison d’une augmentation de la production et des exportations de pétrole du pays, en dépit d’une prolongation des baisses volontaires de la production sur cette année», explique le rapport. Et enfin de noter que «parmi les autres exportateurs, la hausse de la production de pétrole, résultant de l’assouplissement des mesures de réduction début 2024, devrait contribuer à une croissance plus rapide en Algérie et en Irak».
Chez les importateurs de pétrole, la croissance devrait s’établir à 3,2% cette année et à 3,7% en 2025. «Elle progressera dans certaines économies, en particulier Djibouti, le Maroc et la Tunisie, mais les pays plus proches géographiquement du conflit en subiront davantage les répercussions», a-t-on affirmé.
Par ailleurs, indique la BM, les pays de la région MENA sont exposés aux catastrophes naturelles et le changement climatique continue d’accroître la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques.
La BM conclut enfin que «dans les pays exportateurs de pétrole, si les cours baissent ou si la demande faiblit, la production pétrolière pourrait être limitée et les réductions risquent de perdurer. Dans les pays importateurs, le resserrement des conditions financières mondiales pourrait peser négativement sur les perspectives de croissance en raison des besoins importants de financement extérieur».
Au niveau mondial, la BM écrit que «l’économie mondiale devrait connaître sa troisième année consécutive de ralentissement en 2024, avec un taux de croissance projeté à 2,4%. En cause, des politiques monétaires et des conditions de crédit restrictives, un commerce mondial en berne et une faible dynamique d’investissement».
Tandis que la croissance devrait «se raffermir» l’année prochaine dans la plupart des régions à mesure que la reprise mondiale se consolide. Plusieurs risques baissiers pèsent sur l’ensemble des régions.
Au menu, «intensification des conflits, volatilité accrue des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, affaiblissement de la demande extérieure, resserrement des conditions financières et catastrophes naturelles liées au changement climatique».