Deuxième report en deux mois ! Les projets du statut et du régime indemnitaire des travailleurs de l’éducation nationale sont renvoyés à nouveau pour enrichissement.
En chantier depuis 2021, les deux documents devaient être présentés et examinés, dimanche, en Conseil des ministres avant leur promulgation. Mais, selon le communiqué du Conseil des ministres, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune «a ordonné le report de l’exposé à l’effet d’approfondir l’étude des deux textes, afin d’en améliorer le contenu, en tenant compte du fait que l’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire».
«Le président de la République a, en outre, demandé l’examen davantage d’offres et de propositions qui servent le secteur de l’éducation, loin de tout calcul n’ayant aucun trait au domaine éducatif», ajoute la même source. Abdelmadjid Tebboune, selon la même source, insiste sur «la définition des priorités, selon une vision moderne, qui met la formation qualitative des générations futures au cœur des préoccupations».
Cette nouvelle ne réjouit pas pour autant les syndicats du secteur qui soulignent notamment le fait «que le report deux fois de suite de la promulgation des deux textes intervient pour les mêmes raisons».
«Ce qui est inexplicable, c’est que le Conseil des ministres reporte pour la deuxième fois la promulgation de ce statut particulier pour les mêmes raisons. Le 24 décembre 2023, le Président a demandé l’enrichissement du texte. La même instruction est faite, dimanche 18 février. Pourquoi ? On n’en sait rien», précise d’emblée Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste.
Il rappelle que, jusqu’à présent, «le ministère de l’Education n’a pas mis à la disposition des syndicats la copie de l’avant-projet présenté devant le Conseil des ministres en décembre 2023 et le 18 févier 2024». «Nous ne sommes pas au courant de son contenu», déclare-t-il. Le premier responsable du Cnapeste espère, cependant, que ce report «permettra aux syndicats de soumettre leurs propositions dans les plus brefs délais, afin de promouvoir notamment le statut de l’enseignant dans la société».
Pour sa part, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, dénonce cette «incapacité à promulguer le statut particulier des travailleurs de l’éducation». «Ce n’est pas normal ! C’est la troisième fois que le Conseil des ministres n’arrivent pas à promulguer ce statut particulier, malgré les injonctions du président qui a exigé cette promulgation, d’abord avant la fin de l’année 2022, puis avant la fin de l’année 2023 et puis au plus tard au début du mois de février.
Depuis, hier, le report est carrément indéterminé. Inacceptable !» lance-t-il. Boualem Amoura rappelle, dans la foulée, que «le statut particulier n’est pas la solution pour l’érosion du pouvoir d’achat».
«Ce texte ne fait qu’organiser le processus professionnel du travailleur de l’éducation, pas celui de l’enseignant, car il n’existe pas en Algérie un statut particulier pour l’enseignant», souligne-t-il, appelant, dans ce sens, à «sa mise en place».
Le Satef, ajoute-t-il, «exige d’être impliqué dans la révision du régime indemnitaire, car cette révision peut apporter un plus dans l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation», notamment à travers «une révision conséquente des primes».