Projet de loi sur l’information en débat à l’APN : Les suggestions des députés

23/03/2023 mis à jour: 00:47
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Les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN)

Les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont poursuivi, hier, les débats entamés l’avant-veille en plénière, autour du projet de loi organique relatif à l’information. 

Présenté par le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, ce texte composé de 55 articles a été critiqué par les députés de différentes obédiences politiques. 

Nombreux sont ainsi les élus qui pensent que ce projet de loi comporte des dispositions «inadéquates». «Nous avons aujourd’hui des pays que nous ne pouvons pas comparer avec l’Algérie qui ont plus d’influence sur la scène internationale et leur voix compte, grâce à un véritable investissement dans le secteur de l’information. 

La mise en place d’un système médiatique professionnel et fort leur a permis de s’imposer sur la scène mondiale», fait remarquer Rachid Zine du MSP qui déplore que «pendant ce temps, en Algérie on produit un texte de loi de plus de 50 articles qui portent totalement sur les devoirs du journaliste et sur le rétrécissement de son champ de liberté et seulement un nombre minime de dispositions qui évoque ses droits».

 Un député du mouvement El-Bina estime que le texte «traite de tout, sauf  de l’information et la communication», puisque, selon lui, «manquant de vision»  dès lors que  les préoccupations  de la presse n’«ont pas été prises en compte». Un député indépendant a suggéré, «la nécessité d’unifier les concepts» relatifs à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) et l’Autorité de régulation de la presse écrite et électronique.

 D’autres membres de l’Assemblée déplorent «le renvoi abusif de l’application de plusieurs articles de ladite loi aux textes d’application, ce qui risque de vider ce texte de sa substance». Pour Reda Amrane, député du parti El Moustakbel, ce texte confirme la volonté de l’Etat d’asseoir une politique médiatique avec de nouveaux contours. Il pense qu’il renferme en effet des points positifs qui visent à améliorer les prestations journalistiques. 

Seulement, il a estimé que l’exigence du diplôme supérieur pour exercer cette profession n’est pas « logique», vu qu’il existe pas des écoles supérieure qui ont prouvé leur efficacité en formant de brillants journalistes. Ils étaient aussi nombreux les parlementaires ayant plaidé  pour «une immunité médiatique» de la presse capable de relever les défis, et de mettre le journaliste au cœur des réformes escomptées dans le secteur de l’information.

 Pour un député du RND, le «renforcement» du système médiatique doit tenir compte de «l’amélioration de la situation socioprofessionnelle des journalistes, de leur formation ainsi que des progrès technologiques accélérés dans le monde». Mohamed Salem Nekkar, député du MSP, a lui aussi assuré que le citoyen veut «de véritables médias, qui soient objectifs et puissants, et des supports qui incarnent réellement le quatrième pouvoir et non une presse orientée qui répond à des intérêts personnels». 

En outre, les députés ont évoqué les questions relatives à l’accès à l’information, et aux «dangers» des réseaux sociaux et des «intrus» qui s’ «infiltrent» dans le secteur. Ils ont exigé la mise en place du Conseil supérieur d’éthique et de déontologie du journalisme gelé depuis 1993 et l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes.
 

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