L’Institut français d’Oran a abrité ces jours-ci «La Balle de la dignité» un film-documentaire de Rachid Doguer qui plonge les spectateurs dans l’épopée du football algérien, depuis la création de l’équipe du FLN, pendant la guerre de libération nationale, jusqu’au premier sacre continental algérien lors de la Coupe d’Afrique des nations 1990.
Si l’épopée algérienne, dans le film-documentaire, s’arrête là et n’aborde pas les autres succès algériens en matière de football, notamment le décrochage de la seconde étoile lors de la CAN de juillet 2019 ou le sacre algérien à la Coupe arabe de la FIFA au Qatar en 2021, c’est tout simplement parce que le documentaire a été réalisé en 2008, dans la foulée des nombreux films que l’Algérie a réalisés dans le cadre de la manifestation «2007, Alger, capitale de la culture arabe».
Le journaliste et spécialiste du football algérien Nazim Bessol et Réda Aissa-Abdi ont présenté le film et modéré le débat qui s’en est suivi au cours duquel ont pris part de nombreuses personnalités du monde du football, notamment Tedj Bensaoula (entraîneur et ex-joueur de l’Equipe nationale), Nacerdine Drid (ex-gardien international et entraîneur), Omar Belatoui (ex-international et entraîneur), Abdelhafid Tasfaout (ex-joueur de l’EN, ex-manager de l’Equipe nationale et adjoint entraîneur en 2014) et Abdelhafid Belabess (ex-international). «Ce film est sorti en 2008, l’Equipe nationale était au creux de la vague. On n’était pas à la CAN-2008, on n’était pas à la CAN-2006, ni à la Coupe du monde de la même année.
Le meilleur résultat (nldr, à l’époque) c’était en 2004 en Tunisie. Je pense que ce documentaire-là est venu rappeler ou même donner un coup de pied dans la fourmilière et secouer les esprits, particulièrement ceux des responsables du football. En tout cas, hasard ou pas, en 2010, on revient à la CAN et à la Coupe du monde, et il s’agissait d’un nouveau départ», raconte Nazim Bessol lors de son introduction, en soulignant que le football algérien a toujours été caractérisé par des hauts et des bas. Quant au réalisateur Rachid Diguer, on apprend que ce cinéaste a puisé dans les archives de la Télévision nationale pour étoffer son documentaire, parfois de très vieilles archives remontant jusqu’aux années 1930.
On apprend alors que c’est dès la saison 1962-1963 que le football algérien avait commencé à se faire les dents, à prendre ses repères, à s’installer doucement mais sûrement, avant de connaître, une décennie après, soit dans les années 1970, un engouement sans pareil dans la société. Le film revient également sur le fameux match à Alger ayant opposé l’Algérie à la France lors des Jeux méditerranéens de 1975, tenant en haleine tout un pays avant que l’Algérie parvienne, aux dernières minutes, par arracher la victoire. Il revient aussi sur le fameux match de la Coupe du monde 1982 qui a vu l’Algérie, alors méprisée par les grandes équipes, battre l’Allemagne, ou celle de 1986 où, face au Brésil, la victoire fut manquée «bêtement».
De nombreuses de personnalités qui ont fait l’âge d’or du football algérien ont pris la parole dans le documentaire, revenant avec force détails sur cette épopée fabuleuse et racontant à souhait de savoureuses anecdotes.