Dans un contexte mondial de vive concurrence autour de la production d’hydrogène vert, en tant qu’énergie propre, très convoitée dans les années à venir, l’Algérie tente d’affiner sa stratégie nationale en vue de se placer notamment sur le marché de l’export.
Un volet que le gouvernement à d’ores et déjà inclus dans ses accords avec son partenaire italien, dans la perspective de la réalisation du second gazoduc qui reliera dans les toutes prochaines années les deux pays méditerranéens. Les potentialités algériennes en matière d’exportation d’hydrogène vert sont d’ailleurs soupesées par ses concurrents comme c’est le cas de l’Espagne qui ambitionne de produire et d’exporter de l’hydrogène vert dès 2030. La question du développement de cette énergie verte pour la consommation nationale et l’export sera au centre d’un atelier qui sera organisé demain par le ministère de l’Energie et des Mines.
Il s’agira, notamment, de dérouler la feuille de route du gouvernement visant le développement de la filière hydrogène en Algérie en vue d’offrir «aux acteurs nationaux et internationaux la visibilité nécessaire quant aux politiques, réglementations et mesures d’incitation et d’encouragement qui seront adoptées par les pouvoirs publics pour le déploiement de la filière hydrogène dans notre pays».
La feuille de route, qui s’articule autour de plusieurs axes, vise notamment la diversification de l’approvisionnement énergétique, le renforcement de la sécurité énergétique, l’accélération de la transition énergétique et la réduction de l’empreinte carbone du pays. L'événement, qui se déroulera à Alger, sera rehaussé par la présence des ministres de l’Energie et des Mines, de l’Environnement et des Energies renouvelables, et de l’Industrie et la Production pharmaceutique, selon un communiqué du ministère qui précise que l’atelier verra également la participation de plusieurs secteurs notamment ceux qui ont contribué à l’élaboration de cette feuille de route. Il s’agit de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, l’Industrie, l’Environnement et les Energies renouvelables, le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique ainsi que le secteur de l’Economie de la connaissance et des Start-up.
Lancement de projets pilotes
Noureddine Yassaa, commissaire national aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique auprès du Premier ministre, avait annoncé, il y a quelques semaines, que «des projets pilotes de 2 à 10 mgw devraient être lancés prochainement en collaboration avec des partenaires étrangers». «Il y a des discussions pour lancer ces premiers projets pilotes de production d’hydrogène vert à partir de l’électrolyse de l’eau», avait souligné le responsable dans une déclaration sur les ondes de la Radio nationale. Selon M. Yassaa, rien n’est impossible vu le potentiel national en matière d’hydrogène vert. «Nous sommes un pays énergétique par excellence. Nous avons l’expérience dans le domaine de la production, de stockage, de distribution, de transport et d’exploration de l’énergie, notamment le gaz.»
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, avait souligné, en décembre 2022, l’importance d’un protocole d’entente signé entre le groupe Sonatrach et la société gazière allemande VNG AG, soulignant que cette coopération permettra d’assurer la maîtrise technologique relative à l’hydrogène vert avant 2030.
M. Arkab a affirmé que cet accord devrait permettre de lancer «le premier projet pilote» de production de l’hydrogène vert en Algérie d’une capacité de 50 MW, avec comme objectif principal de maîtriser les technologies relatives à ce domaine.
Ce projet permettra ainsi le transfert de technologie et d’expertise allemandes au profit des cadres algériens, afin de pouvoir passer à l’étape de production commerciale de quantité importante d’hydrogène vert à partir de l’année 2030, selon le ministre.
Tout en rappelant que l’Algérie produit déjà de l’hydrogène gris à travers les procédés existant au niveau de Sonatrach, il a soutenu que le protocole d’entente avec l’entreprise allemande va permettre la mutation vers l’hydrogène vert.