Les derniers développements au Proche-Orient renvoient-ils aux calendes grecques toute solution politique de la question palestinienne ? De l’avis de nombreux observateurs, le spectaculaire assaut mené par des combattants du Hamas palestinien à l’intérieur même des territoires israéliens et la violente réaction de l’occupant israélien à Ghaza enterrent définitivement les Accords d’Oslo (négociés en Norvège et paraphés aux Etats-Unis) de septembre 1993.
Ce qui est certain, est que la paix longtemps voulue par la communauté internationale dans cette région n’interviendra pas de sitôt. L’espoir de voir un Etat palestinien indépendant édifié sur les frontières de 1967 avec Al Qods (Jérusalem-Est) comme capitale, tel qu’exigé par la Ligue arabe, s’éloigne de plus en plus. C’est l’échec recommencé. Trente ans après la poignée de main entre le président palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, devant le président américain Bill Clinton, et 29 ans après le prix Nobel de la paix attribué aux deux parties, aucune avancée notable n’a été enregistrée.
De quoi s’agit-il ? Pourquoi ce rapprochement historique a-t-il échoué ? Avant de parvenir à ces accords, les deux parties ont dû œuvrer dans la discrétion la plus totale pendant longtemps, sous l’égide de la diplomatie norvégienne. En effet, pas moins de 14 réunions s’étaient tenues dans le pays nordique, entre janvier et août 1993, entre les négociateurs des deux camps.
A la fin de l’été 1993, les premières ébauches d’un accord fuitent dans la presse. Israël accepterait en effet un régime d’autonomie dans la bande de Ghaza et Jéricho (en Cisjordanie occupée). Le 29 août de la même année, l’accord devient officiel.
Une dizaine de jours plus tard, Israël reconnaît l’OLP comme «le représentant du peuple palestinien». «Le gouvernement de l’Etat d’Israël et l’équipe de l’OLP, (...) représentant le peuple palestinien, sont d’accord qu’il est temps de mettre fin à des décennies de confrontation et de conflit, de reconnaître leurs droits légitimes et politiques mutuels, de s’efforcer de vivre dans la coexistence pacifique (...) et d’aboutir à un accord de paix juste, global et durable», stipule notamment ce document.
Mais l’euphorie suscitée par cet accord n’a pas duré longtemps. Le document n’a jamais été appliqué. Une année plus tard, en 1995, le signataire, du côté israélien, Yitzhak Rabin, a été assassiné par un juif extrémiste. Et depuis, toutes les tentatives de relancer le processus de paix ont échoué. Ce n’est pas l’unique raison de l’échec. Les mauvaises intentions des Israéliens, y compris Yitzhak Rabin, ont tout simplement rendu inapplicable cet accord.
L’actuel Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a résumé cette arrière-pensée dès 2001, en se vantant d’avoir fait échouer les Accords d’Oslo. «J’interpréterai les accords de telle manière qu’il sera possible de mettre fin à cet emballement pour les lignes d’armistice de 67. Comment nous l’avons fait ? Personne n’avait défini précisément ce qu’étaient les zones militaires. Les zones militaires, j’ai dit, sont des zones de sécurité ; ainsi, pour ma part, la vallée du Jourdain est une zone militaire», avait-il déclaré. La suite est connue.