L’Union européenne (UE) envisagerait de prolonger le plafonnement d’urgence des prix du gaz, appliqués depuis le début de l’année, dans un contexte de ce qui est appelé en Occident «le conflit au Moyen-Orient» et le récent «sabotage» d’un gazoduc dans la mer Baltique.
Des facteurs qui pourraient faire grimper à nouveau les prix cet hiver, selon une information du Financial Times, qui cite un rapport qui sera bientôt présenté au Parlement. De hauts diplomates et responsables européens ont déclaré au journal que la baisse des prix de l’énergie et le niveau record du stockage du gaz pourraient ne pas suffire à dissiper «les inquiétudes concernant l’impact du conflit ou les actes potentiels de sabotage des infrastructures gazières».
Le rapport en préparation, qui devrait être présenté par la Commission européenne le mois prochain, s’appuie sur le fait qu’«aucune indication d’effets négatifs» n’a été observée depuis que la politique est entrée en vigueur ainsi que sur la courbe des prix du gaz naturel, actuellement environ 90% moins chers que l’année dernière. «Le plafond a été introduit après plusieurs semaines de discussions tendues entre les Etats membres, l’Allemagne et l’Autriche s’étant initialement opposées à son introduction, arguant qu’il fausserait les marchés et aggraverait la crise de l’offre. Mais le plafond n’a pas eu d’impact sur les importations de gaz vers l’UE», note la présentation de la Commission européenne.
De hauts diplomates et responsables de l’UE ont déclaré au FT que, malgré la chute des prix de l’énergie et le stockage de gaz dans l’UE à des niveaux record, les approvisionnements cet hiver pourraient être affectés par «la situation sécuritaire au Moyen-Orient» et par d’éventuels actes de sabotage des infrastructures gazières. «Nous ne savons pas ce qui va se passer cette année. Nous avons la situation en Israël et nous ne savons pas comment cela affectera les importations en provenance du Moyen-Orient», a déclaré un diplomate européen.
Au plus fort de la crise énergétique, qui a résulté de la coupure par Moscou de l’approvisionnement en gaz de l’Europe à la suite de son invasion de l’Ukraine en 2022, les prix ont atteint plus de 300 euros par MwH. Les Etats membres ont finalement convenu que le plafond entrerait en vigueur si les prix atteignaient 180 euros par mégawatheure pendant trois jours consécutifs.
L’Allemagne fait partie des dix pays qui ont signé un document proposé par l’Autriche, qui appelle à une plus grande concentration sur les énergies renouvelables, y compris une augmentation de l’objectif de l’UE visant à ce que 42,5% à 45% de son énergie provienne de sources renouvelables d’ici 2030. Le document, envoyé à la Commission, demande en outre de prolonger la législation d’urgence distincte introduite pendant la crise et qui permettait aux Etats membres d’accélérer l’autorisation des parcs éoliens et solaires.