Poursuivi en appel pour financement étranger : La peine de Ihsane El Kadi alourdie à 7 ans de prison dont 5 ans fermes

19/06/2023 mis à jour: 06:01
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Photo : D. R.

Jugé le 4 juin dernier, le journaliste Ihsane El Kadi, directeur de deux médias, Radio M et Maghreb a été condamné, hier, par la chambre pénale près la cour d’Alger. En effet, celle-ci lui a infligé une peine de 7 ans de prison, dont 5 ans fermes et 700 000 DA d’amende.

Elle valide ainsi la demande du représentant du ministère public, portant aggravation de la condamnation de 5 ans de prison, dont 3 ans fermes, prononcée le 2 avril dernier, par le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger. 

La décision est assortie de la confirmation de la dissolution de la société Interface Media, éditrice des deux médias, d’une amende de 10 millions de dinars, d’un dédommagement d’un million de dinars versé à l’Arav (Autorité de régulation de l’audiovisuel) et de la confiscation des biens saisis.

Placé sous mandat de dépôt depuis le 28 décembre 2022, après une garde à vue de 5 jours, dans les locaux des services de la Sécurité intérieure, à Alger, El Kadi est poursuivi sur la base de deux articles du code pénal (95 et 95 bis), qui condamnent «la réception de fonds de l’étranger à des fins de propagande  ou pour accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat et au fonctionnement normale des institutions» , à une peine allant de 5 ans  à 7 ans de prison fermes assorties de fortes amendes.

Des accusations que le collectif de la défense du journaliste a contestées. Lors de son audition, El Kadi a expliqué qu’Interface Média avait 29 actionnaires et un conseil d’administration qui «agissent conformément à la loi et au règlement intérieur de l’entreprise», précisant qu’en «raison des difficultés financières à laquelle a fait face, celle-ci et liées à ses dettes fiscales et au blocage des comptes, j’ai fait appel aux associés».

Parmi ces derniers, sa fille Tin Hinan El Kadi, qui lui a transféré la somme de 25 000 livres sterling, en plusieurs tranches. Pour El Kadi, le fait que sa fille soit à l’étranger «ne fait pas de ses envois un financement étranger». Abondant dans le même sens, ses avocats ont précisé que «l’argent a pris le circuit connu et utilisé par tous les Algériens. Il est échangé contre le dinar, au marché parallèle».

A propos d’un autre transfert opéré à partir de la France, El Kadi a déclaré qu’il s’agit «d’une avance faite à l’entreprise, par un actionnaire membre du conseil d’administration en attendant la fin des négociations avec les services des impôts pour l’obtention d’un calendrier de remboursement de la dette fiscale».

Les avocats du journaliste ont plaidé la relaxe alors que le parquet a, quant à lui, requis l’application de «la peine maximale», que la chambre pénale a infligée hier à El Kadi. Sa défense a décidé d’introduire un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême.

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