Selon le journal espagnol El Confidencial, Josep Borrell a rencontré, à la demande du chef de la diplomatie espagnole, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le 26 mars à Doha (Qatar), en vue de chercher une issue à la crise dont les retombées économiques néfastes sur l’Espagne sont nombreuses.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, aurait sollicité l’aide du haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, pour débloquer la crise diplomatique avec l’Algérie et éviter les répercussions néfastes sur les relations économiques entre les deux pays.
Selon le journal espagnol El Confidencial, Josep Borrell a rencontré, à la demande du chef de la diplomatie espagnole, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le 26 mars à Doha (Qatar), en vue de chercher une issue à la crise dont les retombées économiques néfastes sur l’Espagne sont nombreuses. «Ce n’était pas une réunion officielle, mais il y avait intérêt à profiter des contacts avec l’Algérie pour analyser la situation et, logiquement, expliquer la position espagnole et recevoir une réponse», écrit le média qui cite des sources non officielles du Service européen pour l’action extérieure (SEAC).
Le journal espagnol cite en outre des sources diplomatiques algériennes indiquant que «l’Algérie considère que son problème est avec l’Espagne et non avec l’UE, mais, que même ainsi, Ramtane Lamamra a accepté de rencontrer Borrell pour discuter du différend avec le gouvernement espagnol».
La réponse du ministre algérien a été que son «pays respecterait ses engagements en matière d’approvisionnement en gaz, mais, comme le prévoient les contrats énergétiques actuels, il augmentera son prix pour le rapprocher du prix du marché». Des négociations sont en cours entre le groupe Sonatrach et l’espagnol Naturgy, dans le cadre de révisions périodiques prévues par les clauses des contrats à long terme renouvelés en 2020. Date à laquelle la partie espagnole avait d’ailleurs fait pression pour faire baisser les prix du gaz alors fortement impactés par la crise sanitaire. La réalité, des prix en nette hausse sur le marché international du gaz donnent le droit à l’Algérie de réajuster les prix de vente à la hausse.
Interrogé sur la position de l’UE par rapport au Sahara, Borrell a évité, selon le journal espagnol, de mentionner le plan d’autonomie marocain, car plusieurs Etats membres continuent de prôner un référendum d’autodétermination. «Nous continuons à dire la même chose, c’est-à-dire que le conflit doit avoir une solution dans le cadre des Nations unies», a-t-il déclaré.
«Nous soutenons l’envoyé spécial des Nations unies, Staffan de Mistura, et cette solution doit passer par un accord entre les parties», a-t- il conclu. El Confidencial rappelle qu’outre l’annonce de la hausse des prix, faite publiquement le 1er avril par Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, l’Algérie a adopté d’autres mesures au plan économique, dont le refus de nouvelles liaisons entre Madrid et Alger au profit de la compagnie Iberia ; et une suspension des licences d’importation d’animaux vivants, notamment de bovins, par l’Algérie.
En 2021, précise le journal, «l’Algérie a été le premier client de l’Espagne, important des bovins vivants pour un montant de 47 millions d’euros, auxquels il faut ajouter 8,4 millions d’euros supplémentaires pour les achats de viande bovine de boucherie».
Malgré les «sanctions» adoptées par l’Algérie, le ministre espagnol des Affaires étrangères continue d’affirmer, lors de ses sorties médiatiques, que l’Algérie «est un partenaire stratégique qui a toujours été un fournisseur fiable».
José Manuel Albares a déclaré ainsi il y a quelques jours, selon l’agence de presse officielle EFE, que l’Algérie est «un partenaire solide» connu pour son «respect scrupuleux» de ses contrats gaziers internationaux et qu’il n’y a pas «le moindre doute» qu’elle respectera ses engagements avec l’Espagne, malgré la signature de nouveaux contrats avec l’Italie, pays qui s’est tourné vers l’Algérie et d’autres pays africains en vue de chercher de nouveaux fournisseurs pour sortir de sa dépendance au gaz russe.
«L’Algérie est un partenaire stratégique de l’Espagne, c’est un partenaire solide en matière de gaz, c’est une de ses caractéristiques», a déclaré Albares à la presse à Rome, après avoir rencontré son homologue italien, Luigi Di Maio.