L’Algérie a consolidé, encore une fois cette année, sa place de premier fournisseur de gaz de ce pays européen (l’Italie) en remplaçant la Russie. Le volume des exportations algériennes devrait augmenter cette année par rapport à l’année précédente.
Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Italie a renforcé ses liens avec le continent africain et notamment avec l’Algérie afin de ne plus dépendre du gaz russe. Ce changement de direction de la part de l’Italie a fini par lui garantir un approvisionnement sûr et diversifié. «L’année dernière, ENI, le plus grand importateur italien de gaz naturel, a réagi rapidement à une baisse de l’offre de gaz russe en expédiant des volumes croissants d’Afrique vers son pays d’origine.
Ce changement, rendu possible par la présence du groupe depuis plusieurs décennies sur le continent, a fait de l’Algérie le premier fournisseur de gaz de l’Italie, remplaçant la Russie», déclare à l’agence Reuters, Guido Brusco, directeur des opérations des ressources naturelles d’ENI. Le même responsable affirme que le groupe italien s’attend cette année, à voir sa production en Algérie passer de 95 KBOED à plus de 120 KBOED. «Les exportations du groupe de l’Algérie vers l’Italie devraient atteindre environ 15 milliards de mètres cubes, contre 12 milliards de m3 en 2022», précise Brusco en soulignant la place importante que tient aussi l’Egypte et la Libye pour le groupe.
«L’Algérie, l’Egypte et la Libye seront les principaux fournisseurs de gaz de l’Italie au cours des prochaines», a indiqué Guido Brusco en annonçant qu’ENI compte investir massivement en Afrique, tant dans l’exploration que dans les nouveaux marchés du renouvelable. «L’Afrique est un continent où de nombreux investissements sont nécessaires, même dans les activités traditionnelles d’exploration et de production», estime le même responsable.
Selon lui, le rôle de l’Algérie et de l’Egypte se consolidera dans les prochaines années ainsi que celui de la Libye et de plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne, dont la République du Congo et l’Angola. Dans ce contexte, ENI, dit-il, «déploie des investissements de plusieurs milliards afin de garantir les exportations vers l’Italie, servir le marché africain et se préparer à expédier davantage de gaz vers l’Europe».
Même si les gisements sont en déclin, assure Brusco, il demeure que 80% de la demande mondiale en énergie repose toujours sur les ressources fossiles. «Alors que des sources plus propres se développent, il est nécessaire de gérer la réduction du pétrole et du gaz… en particulier en Afrique où la population augmente et le développement s’accélère», précise le même responsable dans un entretien accordé à Reuters.
ENI, dit-il, est le plus grand producteur international de gaz en Afrique et plus de 90% du carburant qu’il produit sont destinés au marché africain. «Ce pourcentage pourrait baisser dans les prochaines années à mesure que la production du groupe sur le continent augmente et que le gaz disponible dépasse les besoins africains», précise encore Guido Brusco. Outre le gaz, ENI investit également dans le développement des énergies renouvelables sur le continent ainsi que dans la production de matières premières agricoles. Il envisage l’ouverture de bio-raffineries en Afrique.